Truies libres en maternité Libération des truies et sol paillé augmentent les taux de pertes
La libération de la truie en maternité peut engendrer des mortalités de porcelets mais aussi des risques physiques pour l’éleveur.
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Pour déterminer à la fois l’incidence du type de sol et l’incidence du temps de contention, une équipe scientifique a mené un essai sur 155 portées de truies élevées sur sol caillebotis intégral ou sur litière.
La libération des truies en maternité s’accompagne d’un coût de fonctionnement supérieur à celui des truies bloquées en raisin d’un temps de travail supérieur et d’une augmentation des coûts de bâtiment. » (© Terre-net Média) |
Agressivité relative
Les résultats indiquent que la truie est de moins en moins agressive dans le temps, puisque le nombre d’actes agressifs dirigés ver le porcher (grognements essentiellement) diminue au cours de la lactation. « Toutefois, la diminution n’est significative qu’entre la 2e et la 4e semaine. De plus, lors du nettoyage de la case, les truies réagissent également de façon non-agressive. »
Les cas d’attaques réelles (morsure, tentative de morsure) sont restés isolés et n’ont été observé que lors de la semaine de libération. « Attention quand même : Si les risques physiques pour le porcher étaient relativement limités sur sol paillé, ils existaient et étaient un facteur de pénibilité du travail », précisait toutefois la spécialiste (lire ci-dessous). L’évaluation ne met aucune différence entre les systèmes de logement en évidence.
Plus de travail sur litière
L’analyse du temps de travail montre que le porcher passe 2,6 mn/truie avant la libération des truies (dispositif sur litière) contre 1,6 mn/truie/j pour les animaux sur caillebotis. À partir du 11e jour, ce temps augmente de 42% sur litière essentiellement en raison du curage du fumier qui augmente de près de 73% (2,7 mn vs. 1,5 mn). Par contre, il reste stable sur caillebotis « car le raclage à l’arrière des truies n’est plus réalisé par le porcher ». Après le départ de la bande, le nettoyage des cases paillées demandait également plus de temps que celui des cases sur caillebotis (17,5 mn/cas vs. 9 mn/case).Plus de porcelets morts quand la truie est libre
Le taux de pertes des porcelets avant la libération des truies est équivalent dans les deux systèmes. « Mais ce taux est supérieur aux références, avec 19% contre 13%. » Après la libération, ces pertes sont significativement plus importantes avec les truies libérées par rapport aux truies bloquées. On note aussi que les pertes sont plus élevées sur sol paillés que sur caillebotis : les porcelets placés dans les cases des truies libérées sur paille sont en moyenne moins lourds au sevrage que ceux élevés sur caillebotis.
De plus, bien que la libération des truies soit tardive, les taux de pertes augmentent significativement après cette libération. « Les pertes sont également plus élevées sur paille que sur caillebotis, atteignant 6,5% lorsque les truies sont libérées », relève Marie-Estelle Caille.
Il faut rapprocher ces mortalités et le poids au sevrage des porcelets de la consommation des truies : en effet, une moindre consommation des truies logées sur paille pourrait expliquer ces différences de poids. « Les truies sur caillebotis ont consommé plus que les truies sur paille. Par ailleurs, quelque soit le type de sol, les truies bloquées ont consommé significativement plus d’aliment en maternité et ont perdaient moins de poids que les truies libérées. »
Pas de refus d'allaitement
Cette étude ne met pas en évidence un effet de la libération des truies sur le poids des porcelets. « Elle n’appuie donc pas l’hypothèse posée en 2002 comme quoi une truie libre pourrait, plus facilement qu’une truie bloquée, refuser l’allaitement. » Toutefois, l’étude montre que l’augmentation de la durée de blocage des truies jusqu’à 11 jours après la mise-bas permet de réduire le risque d’écrasement, comparativement à un blocage à 3 jours. « La fragilité des porcelets au cours des premiers jours de vie et l’acquisition progressive d’une vigueur expliquent en grande partie ce résultat » détaillait Marie-Estelle Caille.
Dans ces résultats, il ne faut pas non plus oublier l’aspect économique : en effet, la libération des truies en maternité s’accompagne d’un coût de fonctionnement supérieur à celui des truies bloquées en raisin d’un temps de travail supérieur et d’une augmentation des coûts de bâtiment : « dans cette étude, la surface des cases utilisées pour les truies libres était de 30% supérieure à celle de truies bloquées », concluait la spécialiste bretonne.
Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.
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