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Santé Mise-bas trop longue, danger accru !

Dans les élevages porcins, les mises-bas longues constituent un important facteur de risque de mortalité périnatale. Différents partenaires scientifiques ont donc décidé de mettre en place un essai en commun pour identifier des paramètres prédictifs utilisables dans un diagnostic.

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Dans les élevages porcins, les mises-bas longues constituent un important facteur de risque de mortalité périnatale. Ce risque est d’ailleurs accentué par les niveaux actuels de prolificité des truies « qui augmente le risque de parts prolongés pour la plupart des types génétiques, et ce, malgré une augmentation de la cadence des naissances », expliquait 3 février dernier Pauline Bories, de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (Envt).


« Cette étude met en évidence des écarts sur
plusieurs paramètres sanguins au début, ou dans
les heures précédant le part. » (© Terre-net Média)
Par ailleurs, l’augmentation du temps de parturition retarde la prise colostrale. Cette augmentation peut d’une part pénaliser la survie post-natale et le statut immunitaire du porcelet ; d’autre part, augmenter la fréquence des diarrhées néonatales.

« Enfin, ces parturitions difficiles peuvent aussi pénaliser les truies » en augmentant le risque de syndrome de dysgalactie post-partum (Ndlr : Sdpp).

Suivre différents paramètres physiologiques pendant la mise-bas

Des travaux menés par Oliviero en 2008 avaient montré que des perturbations des contractions utérines et des modifications des profils hormonaux pourraient en partie expliquer des différences dans le déroulement des mises bas.

Pour approfondir cette information, une étude a été lancée par l’Envt, l’Ifip-Institut du porc et l’Inra, en partenariat avec la Cooperl et les Vétérinaires de la Hunaudaye.
Objectif : étudier l’évolution de plusieurs paramètres physiologiques dans le cas de mises bas normales ou longues ou difficiles.

« L’acquisition de ces informations devait permettre d’en éclairer les causes et de proposer des hypothèses physiopathologiques. Cela permettrait concrètement de détecter des troupeaux à risques et de préconiser des interventions, quand cela est possible », poursuivait Pauline Bories.

L’analyse a été réalisée à partir d’animaux issus de 4 élevages et porte sur 28 mises-bas spontanées et non-assistées issues de 19 nullipares et 9 primipares.

Des prélèvements sanguins répétés sont alors réalisés grâce à un cathéter jugulaire avant (J-3 à J0) et pendant la mise bas (toutes les heures), pour analyser différents paramètres physiologiques. Deux classes ont été définies par la suite : mises-bas faciles ou difficiles.

Durées de mise-bas et taux de porcelets différents

Les résultats (lire ici la synthèse) montrent que les caractéristiques des truies (poids, Eld, taille de portée) sont comparables dans les deux groupes.

Par ailleurs, les durées de mises-bas sont également différenciées selon les groupes : la durée moyenne atteint de 172 mn pour les parts faciles contre 297 mn pour les parts difficiles.
De même, les taux de porcelets nés à 3 h sont différents entre les deux groupes avec 93 % pour le groupe ‘mise-bas facile’ contre 69 % dans le second cas.

« Des écarts sont observés entre groupes pour le calcium, le magnésium, la créatine kinase, les protéines totales et la progestérone », notait Pauline Bories avant de poursuivre : « des corrélations sont trouvées entre la durée du part et certains paramètres mesurés, que ce soit dans les heures qui le précèdent ou à la naissance du premier porcelet. Ces relations concernent tout particulièrement les protéines totales, le magnésium, le calcium, la progestérone et l’œstradiol. Les résultats évoquent des différences d’efficacité de fonctionnement du muscle utérin, déterminées dès la fin de gestation » résumait la vétérinaire.

Des écarts perceptibles

Au final, cette étude met en évidence des écarts sur plusieurs paramètres sanguins au début, ou dans les heures précédant le part.

Ces différences suggèrent donc que le bon déroulement de la mise bas résulte en grande partie des modifications hormonales et physiologiques qui se mettent en place en fin de gestation.

« L’hypothèse de différences d’efficacité de fonctionnement du muscle utérin serait à valider par des explorations directes des contractions utérines. Compte tenu des conséquences négatives des mises bas longues ou difficiles et de la difficulté à objectiver leur importance en élevage, les paramètres prédictifs identifiés dans cette étude, pourraient présenter un réel intérêt pour le diagnostic », concluait Pauline Bories.

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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