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Incidence technico-économique des maladies pulmonaires Détériorations simultanées de l’IC, du GMQ et du taux de perte

Les maladies respiratoires, notamment celles affectant le poumon, sont fréquentes dans les élevages de porcs. Pour quantifier précisément l’impact économique d’une pneumonie ou d’une pleurésie, l’Ifip-Institut du porc a mené une étude. Les résultats en détail.

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« Dans les élevages les plus affectés par la pneumonie et la
pleurésie, l’indice de consommation est plus élevé, le retard
de croissance important et les taux de pertes supérieurs. »
 (© Terre-net Média)
L’étude a été menée dans l’ensemble des élevages de porcs de type naisseur-engraisseur de plus de 100 truies présentes, localisés dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire). Sur la base de l’historique respiratoire, trois groupes ont ainsi pu être constitués : élevages peu, moyennement et sévèrement affectés par des troubles respiratoires.

Parmi ces trois catégories, 145 élevages ont été tirés au sort et enquêtés.

Cette enquête a ensuite permis de classer les élevages en les distinguant selon la sévérité des attaques, avec des élevages faiblement atteints (Faibles), des élevages plutôt atteints par la pleurésie (Pleu) ou par la pneumonie (Pneu) ou par les deux maladies simultanément, moyennement (Pnpl-) ou fortement (Pnpl+).

Un effet significatif

Les graphiques 1, 2 et 3 illustrent la dégradation des performances d’IC et de Gmq (de 8 à 115 kg) dans les élevages les plus atteints.

« On retrouve les taux de pertes les plus élevés dans les élevages atteints de pleurésie et/ou de pneumonie. Ces observations sont confirmées par l’analyse statistique puisque le niveau d’atteinte par les maladies pulmonaires a un effet significatif sur le Gmq, l’indice de consommation et le taux de pertes », détaillait le 2 février dernier à Paris Alexia Aubry, de l’Ifip-Institut du porc.



Ainsi, l’étude confirme que l’IC 8-115, le Gmq 8-115 et le taux de pertes sevrage/vente sont significativement détériorés dans les élevages constituant le groupe ‘sévèrement atteints’ par rapport au groupe d’élevages ‘faiblement atteints’.

« Les écarts observés entre ces groupes extrêmes s’élèvent à 28 g/j de Gmq, 0,08 kg/kg d’IC et 2 points de taux de pertes », résumait la spécialiste.
Ces résultats ont ensuite permis de cibler l’analyse des impacts directs des maladies pulmonaires sur le résultat économique des élevages : « pour ce faire, l’écart de marge est estimé en ne faisant varier que les IC, Gmq et taux de pertes entre le sevrage et la vente ».

Plus l’élevage est atteint, moins la marge est importante

L’analyse de ces écarts montre que, plus l’élevage est atteint, moins la marge est importante. « L’écart de marge obtenu entre les groupes est en faveur des élevages faiblement atteints par les maladies pulmonaires. »

Côté chiffres, les élevages moyennement et sévèrement atteints disposent de niveaux de marges inférieurs, de respectivement 0,52 et 2,17 €/100 kg produits, soit respectivement 0,91 €/porc produit et 2,98 €/porc produit.

« Ces écarts de marge observés sont directement liés aux différences de Gmq, d’IC et de taux de pertes entre les groupes. » Alexia Aubry a toutefois concédé qu’il était difficile d’évaluer la part de chacun de ces critères dans l’explication de l’écart de marge obtenu « du fait de l’imbrication de leurs effets ». Il faut également tenir compte du fait que des IC techniques plus élevés génèrent, dans les élevages, des charges alimentaires supérieures.

Un écart probablement minoré

« On peut toutefois relever que la dégradation des marges observée ici se situe à un niveau inférieur à celui estimé par de précédentes études menées par Madec en 1992 puis par Bouwkamp en 2006 : ces études avancent respectivement des écarts de 5,4 € et 6,4 €/porc produit », relevait Alexia Aubry.

« L’écart de marge obtenu ici est donc probablement minoré lorsque les maladies respiratoires sont envisagées dans leur ensemble, ce qui renforce la réalité de la dégradation de la situation économique des élevages les plus atteints par les maladies pulmonaires. »

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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