Conduite d’élevage porcin Litière et Dac réduisent le nombre d’actes stéréotypés
L’objectif de l’étude menée par les chambres d’agriculture de Bretagne, l’Affsa et l’Inra, était d’évaluer l’impact de deux systèmes d’élevage sur les performances zootechniques des truies et sur leurs comportements en gestation.
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« Les résultats de cette étude montrent que le mode d’élevage des animaux en gestation a peu d’impact sur les performances de reproduction… mais conditionne les comportements des truies en gestation et la fréquence des lésions corporelles ! » (© Terre-net Média) |
Les résultats montrent que les nombres de porcelets nés totaux, nés vivants et sevrés par portée ne sont pas affectés par le système d’élevage en caillebotis ou sur litière.
Toutefois, le taux de pertes de porcelets pendant la lactation des truies conduites sur litière s’est avéré inférieur (9,7%) à celui des animaux élevés sur caillebotis (13,1%), « essentiellement parce qu’il y avait moins d’écrasement », détaillait Frédéric Paboeuf (Chambres d’agriculture de Bretagne), mardi 2 février dernier à Paris lors des 42e JRP
Réfectoire + litière = perte de poids maximale
L’analyse des performances zootechniques montre que les truies Dac ont des poids significativement inférieurs à celles disposant d’un réfectoire à l’entrée, en maternité et au sevrage. « En lactation, les truies Dac ont toutefois perdu moins de poids que les truies élevées en réfectoire avec une perte respective de 16,3 kg et 20,5 kg. La perte de poids maximale revenant aux truies réfectoire élevées sur litière. »
Moins lourdes avec le Dac
Les truies disposant d’un distributeur automatique avaient des poids à l’entrée en maternité et au sevrage inférieurs aux animaux conduits en réfectoire ; « en outre, l’intervalle de temps entre le sevrage et la première insémination était plus long pour les truies Dac », détaillait Frédéric Paboeuf.
Il s’avère également que les portées ont été moins atteintes de diarrhée lorsque les truies étaient élevées sur caillebotis (6,3%) pendant la gestation, par rapport à celles conduites sur litière (17,4%).
Par ailleurs, les chercheurs ont identifié plus de problèmes en maternité avec deux groupes de truies spécifiques : celles élevées pendant la gestion sur caillebotis et alimentées au Dac et celles alimentées en réfectoire et élevées sur litière.
Par contre, dans tous les systèmes, le niveau sanitaire des bandes a bien été maîtrisé.
Comportement affecté
Le comportement des animaux a également été affecté par le système d’élevage : en effet, les truies élevées sur litière paille ont manifesté moins d’actes stéréotypés pendant la gestation (57,7 %) par rapport aux truies conduites sur caillebotis (80,4 %).
De même, les truies Dac manifestaient également moins de stéréotypies que les truies disposant d’un réfectoire, avec respectivement 57,5 % et 73,9 % des animaux.
« Le nombre moyen d’actes stéréotypés exprimés par les truies différait également significativement suivant le mode d’élevage et d’alimentation : on a enregistré 1,6 actes par truie litière paille contre 4,2 actes par truie sur caillebotis ; on bien encore 2,7 actes par truie conduite au Dac contre 3,1 actes par truie conduite en réfectoire. »
Les truies RC élevées sur litière (1,2 actes/truie) et, dans une moindre mesure, les truies Dac (2,7 actes/truie) ont en outre manifesté un nombre d’actes stéréotypés significativement inférieur à celui des animaux ‘réfectoire’ élevés sur caillebotis (4,9 actes/truie).
Plus de blessures avec les caillebotis
L’observation des blessures corporelles a également mis en évidence que ces dernières étaient plus fréquentes chez les truies élevées sur caillebotis par rapport à celles conduites sur litière ; « de même, les truies Dac ont été plus fréquemment blessées que les truies disposant d’un réfectoire », précisait le spécialiste breton.
« Les résultats de cette étude montrent que le mode d’élevage des animaux en gestation a peu d’impact sur les performances de reproduction… mais conditionne les comportements des truies en gestation et la fréquence des lésions corporelles ! »
Pour aller plus loin : www.itp.asso.fr.
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