Login

Festival du bœuf à Charolles Nouveaux records !

Le Festival du bœuf vient une fois de plus de pulvériser tous les records. Presque 700 animaux en concours, un taux de vente de 95 % et des bêtes approchant jusqu’à 15 euros le kilo ! Le concours d’animaux de boucherie de Charolles est devenu un véritable phénomène. Explications.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le week-end dernier, le Festival du Bœuf a une nouvelle fois battu tous les records. Durant les deux jours, la manifestation a accueilli environ 3.500 personnes. C’est 15 à 20% de plus que l’an dernier. Cette année encore, le plus spectaculaire aura été le concours de bêtes grasses. Pour la première fois de son histoire, la Société d’agriculture a du se résoudre à adjoindre un chapiteau supplémentaire pour loger les 692 animaux présentés par 257 exposants.

 


Le Gaec Garchery détenait deux des cinq supers prix d’honneur de ce concours. C’est en effet,
une génisse et une cularde de l’élevage qui ont reçu les deux
 prestigieux titres. Les deux magnifiques
bêtes promettent des poids de carcasse de 600 et 650 kg. Elles rejoindront un magasin
de l’enseigne Carrefour à Dignes.  (© DR)

Devant l’ampleur du nombre d’animaux attendus, les éleveurs avaient été invités à n’engager que leurs meilleures bêtes. Seuls les animaux de conformation minimum « U + » étaient les bienvenus. Cette sélection a sans doute contribué à l’accroissement de la qualité observée sur le concours. « Cette année, le niveau était encore supérieur aux autres années. Les bêtes sont de plus en plus lourdes et bien finies », constatait Hubert Burtin. « Une des forces de notre concours, c’est la couleur et la qualité de la viande de nos animaux. Nous sommes un des rares concours de fin d’année. Or les animaux de cette saison sont toujours très bons. Ce sont des bêtes qui ont été engraissées à l’herbe toute l’année. Cela correspond d’ailleurs bien au cycle de production de nos régions traditionnelles d’embouche », expliquait Hubert Burtin.

 

Sans doute cette garantie de qualité fait-elle partie des explications du succès commercial du concours. Environ 95% des animaux ont trouvé preneur et les prix ont grimpé encore plus haut que l’an dernier. Comme le constate le président de la Société d’agriculture Gilles Degueurce, « nous avions 80 animaux de plus, mais les acheteurs aussi étaient plus nombreux. Du coup, il y a eu une bonne adéquation entre l’offre et la demande ». De fait, à l’issue des transactions, acheteurs et vendeurs semblaient satisfaits. L’an dernier, certains opérateurs regrettaient d’avoir manqué d’animaux.

Grande distribution en tête

La frénésie pour les animaux primés ne semble pas devoir s’éteindre. Comme l’an dernier, les acheteurs ont commencé par se ruer sur les grand prix, faisant ainsi grimper les tarifs jusqu’à 14 €/kg (92 F) pour un bœuf ou une vache ou même 15 €/kg (98,50 F) pour une cularde ou une génisse ! Près d’une douzaine d’animaux auraient ainsi été échangés au-delà de 10 €/kg (65,50 F). La plupart de ces transactions ont été réalisées en seulement quelques minutes. Elles l’étaient pour le compte de grandes surfaces implantées, le plus souvent, dans des régions ou des villes au niveau de vie aisé : Carrefour, Leclerc et autres grands magasins des villes d’Antibes, Cannes, Ajaccio, Dignes ou ouest parisien… Des grandes enseignes qui, cette année, étaient revenues en force.

 

 « Bœuf Chambosse » : Le bœuf a toujours ses adeptes

Les frères Chambosse (Gaec de la Montagne) remportent pour la première fois un super prix d’honneur dans la catégorie bœufs. Une belle récompense pour cet élevage qui produit encore chaque année une trentaine de bœufs issus de leurs 120 vaches. Malgré le désintérêt porté aujourd’hui à ce type d’animaux, les frères Chambosse continuent d’écouler un animal par semaine. Pour eux, c’est la raréfaction de ce type de marchandise qui leur permet de pouvoir trouver encore des débouchés. Vendus de 3,45 € (22,50 F) à 3,50 € (23 F), leurs animaux leur procurent de très bons retour quant à la qualité de viande. « Les bœufs donnent de la très belles viande, plus tendre même que de la génisse », confiait l’un des associés. 80 bœufs étaient en concours au Festival.

Plusieurs acheteurs – négociants ou coopératives – avouaient avoir de grosses commandes de la part de la grande distribution. C’est le cas notamment de Carrefour dont les responsables en personnes s’étaient déplacés. Pour ces acheteurs, la démarche est avant tout promotionnelle. Acquérir un super prix d’honneur, c’est investir dans un « coup de pub ». Un responsable de magasin de la région parisienne expliquait qu’il allait diffuser une annonce publicitaire dans un journal gratuit tiré à 100.000 exemplaires. Omniprésente, la grande distribution, a sans doute absorbé environ les deux tiers des animaux présents. Le tiers restant se partageant entre les petites enseignes et surtout la boucherie artisanale, toujours fidèle à ce genre de manifestation.

 

Plus value pour tous

Cette euphorie a semble-t-il profité à l’ensemble des bêtes présentes. En effet, tous les animaux primés et quelques autres se sont vendus plus chers qu’en ferme. Même quelques uns des animaux non primés ont eu droit à une plus value de 0,30 € (2 F) à 0,45 € (3 F) de plus qu’à la maison. Les bonnes culardes auraient été payées entre 6,10 €/kg (40 F) et 6,90 € (45 F) ; les bonnes génisses de 5,80 € (38 F) à 6,40 € (42 F). Quant aux vaches primées, elles se seraient échangées entre 4,30 € (28 F) et 5,30 € (35 F). Les bœufs – seule catégorie à ne pas progresser en nombre - auraient été payés entre 4,90 € (32 F) et 5,30 € (35 F) pour les 1er prix ; 4,30 € (28 F) à 4,90 € (32 F) pour les 2è et 3è prix.

Comme toujours, cette flambée ponctuelle des prix mérite d’être replacée dans son contexte. De fait, comme le rappelaient tous les professionnels présents, les prix enregistrés sur le concours n’ont rien à voir avec ceux qui se pratiquent en ferme. C’est d’ailleurs ce flagrant décalage qui pousse de plus en plus d’éleveurs à préparer leurs vaches pour les concours d’animaux de boucherie. Reste à savoir si la stratégie commerciale actuellement pratiquée par la grande distribution va tenir dans le temps.

Extrait du palmarès

Grands prix d’honneur

Bœuf : Gaec de la Montagne (MM. Chambosse), Issy-l’Evêque.
Culard : Jean-Michel Touillon, Saint-Aubin-en-Charollais.
Vache : Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie.
Génisse : Gaec Garchery, Charbonnat.
Culardes : Gaec Garchery, Charbonnat.

Prix d’honneur

Bœufs : Gaec des Guilloux (03) ; Gaec Philippon, Bresse-sur-Grosne ; Gaec de la Montagne (MM. Chambosse), Issy-l’Evêque ; Gaec Baudot, Vendenesse-sur-Arroux.

Culards : Gaec Duvignaud, Oudry ; EARL Touillon Jean-Michel, Saint-Aubin-en-Charollais ; Gaec Fénéon, Saint-Julien-de-Civry ; Gaec Touillon, Palinges.

Culardes : Pierre Desloires, Couches ; Gaec Touillon, Palinges ; Gaec Garchery, Charbonnat (2).

Génisses : Eric Delorme, Charolles ; Pierre Berthier, Marcilly-la-Gueurce ; Gaec Garchery, Charbonnat ; Christian Millier, Vauban.

Vaches : Etienne Vollot, Couches ; Bernard Alloin, Curbigny ; Beaujeu Daniel et fils (42) ; Daniel Lorton, Poisson ; Gaec des Nicolas (Lorton), Saint-Bonnet-de-Joux ; Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie ; Gaec Rizet, Saint-Boil ; Gaec Lauprêtre, Dompierre-sous-Sanvignes.

Vaches culardes : Gaec Garchery, Charbonnat ; Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement