A 5 jours du conseil extraordinaire des ministres de l’agriculture Bruno Le Maire : « Un consensus se dégage »
Le ministre de l’agriculture a réuni l’ensemble des acteurs de la filière autour d’une table ronde ce 1er octobre. Syndicats, industriels, administration... tous ont débattu sur les prochains accords de production équilibrés qui lieraient industriels et producteurs, et au niveau européen, sur la stratégie franco-allemande visant à instaurer une nouvelle régulation de la production de lait.
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« Il faut un signal politique fort de la volonté de l’Union européenne d’avancer sur le dossier du lait vers une nouvelle régulation ». Rassuré du double consensus qui se serait dégagé lors de la table ronde qui réunissait jeudi 1er octobre l’ensemble des acteurs de la filière lait et des représentants syndicaux, Bruno Le Maire a émis le souhait que « le conseil extraordinaire des ministres de l’agriculture de lundi prochain à Bruxelles conduise à ce que l’Union européenne affirme qu’il faille une nouvelle régulation de la production européenne de lait ». Et que les discussions pour la mettre en place reposent évidemment sur le projet franco-allemand auquel 20 pays se sont ralliés.
Bruno Le Maire, minsitre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche (© Terre-net Média) |
En attendant, le ministre demande que l’Union européenne utilise les instruments encore à sa disposition pour sortir de la crise en appliquant à savoir entre autre, les quotas qui ont encore cinq ans à vivre.
Le ministre renonce à toute action unilatérale qui consisterait à bloquer leur augmentation graduelle car il ne souhaite pas afin que la France soit distancée par ses voisins. Jean Michel Lemétayer, président de la Fnsea ne sera donc pas entendu car le ministre de l’agriculture ne prendra pas seul en Europe cette décision. Il est aussi peu probable que le gouvernement accepte de prendre à sa charge les intérêts des prêts de consolidation de 250 millions d’euros (7,5 millions par an) qui seront alloués aux éleveurs.
Hormis ces deux points, le ministre part serein à Bruxelles défendre la position de la France et de l'Allemagne.
Seconde satisfaction de l'après midi du ministre est le consensus qui se dégage sur la nécessité de trouver en France des accords de production équilibrés entre les producteurs et industriels, et de définir les modalités de garantie des pouvoirs publics pour veiller à ce qu’ils soient équilibrés.
Le ministre ne parle plus de contrat (terme banni), mais « d’accords » voire de « convention », expression préférée par François Lucas, président de la Coordination rurale, à le sortie de la table ronde. Quoiqu’il en soit, Jean Michel Lemétayer a assuré que « l’interprofession travaillera sur la question de la contractualisation pour préparer l’avenir ».
Double consensus? Pas tout à fait!
La coordination rurale ressort de la table ronde plutôt satisfaite dans l’ensemble par les positions défendues par le ministre de l’agriculture tant au niveau national et qu’européen.
Le syndicat est fier d’avoir été à la tête en France d’un mouvement de portée européenne « revendiquant une régulation à l’échelle européenne de la production de lait pour que les agriculteurs vivent de leur production ». « Mais rien n’est gagné. Il faut continuer à mettre la pression ». La confédération paysanne prévoit pour sa part des mouvements d'ici le cinq octobre.
Le syndicat de Bagnolet « constate que le ministre a changé de direction ». Mais André Bouchut, secrétaire général, considère les positions du ministre floues quand il évoque la notion de « volume indicatif, de volume maximum de lait produit par Etat ». Le syndicat reste attaché à une maîtrise publique de la production de lait et s’oppose à l’instauration d’un marché à terme européen pour les produits laitiers. Il déplore aussi que le ministre ne veuille pas remettre en cause l’accord sur le prix du lait du début de l’été.
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