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Crise du lait Réunion jeudi au ministère pour calmer le jeu

La filière française du lait se réunit jeudi à l'invitation du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui veut calmer le jeu dans ce secteur en crise quasi permanente, avant une réunion lundi à Bruxelles avec ses homologues européens sur un projet de régulation du marché.

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Bruno Le Maire invite l'ensemble de la profession
à une table ronde (© Terre-net Média)
Cette table-ronde, à laquelle sont conviés tous les maillons de la filière du producteur au consommateur, a pour objectif de permettre une meilleure organisation du secteur en butte à des crises à répétition. Dont la dernière en date, une grève du lait des producteurs, suivie pendant deux semaines en France ainsi que dans certains pays européens.

Depuis des mois, les producteurs sont confrontés à une chute brutale des prix, due en grande partie à la crise, mais aussi à une surproduction mondiale. Une des propositions de M. Le Maire à la réunion de jeudi sera la mise en place de « contrats » entre producteurs et industriels qui permettent aux premiers de connaître le prix auquel ils vont être payés, ce qui n'était pas toujours le cas.

Ces contrats « seront encadrés, supervisés par l'Etat ou l'interprofession », précise-t-on au ministère avant d'assurer encore: « il y aura un poids, une présence de l'Etat pour ne pas laisser les producteurs face aux industriels ». Le ministre détaillera également devant les producteurs français, dont le sort est étroitement lié aux décisions européennes, les propositions qu'il a faites mardi à Bruxelles pour continuer à réguler le marché laitier.

M. Le Maire a évoqué la mise en place à l'échelle européenne de « volumes indicatifs » de production de lait, en remplacement de l'abandon des quotas programmé le 31 mars 2015. Il s'agirait d' « un système volontaire dans lequel la Commission ou un régulateur européen définirait le volume souhaitable à l'échelle européenne », permettant ainsi de donner des indications de prix.

L'interprofession qui regroupe la fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl), branche spécialisée du syndicat majoritaire, la Fnsea, les industriels et coopératives travaille, comme le ministère, sur des projets de contrat. Elle va proposer un « guide des bonnes pratiques contractuelles sur lequel les contractants pourraient se référer », a-t-on indiqué à la Fnpl. Une commission d'examen, chargée de veiller au respect de ces « bonnes pratiques », figure également parmi ses propositions ainsi que le « renforcement » de son rôle.

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Le ton est très différent chez les syndicats minoritaires... qui ne font pas partie de l'interprofession. La Coordination Rurale et la Confédération paysanne, qui ont soutenu la grève du lait dans l'hexagone, au contraire de la Fnsea, appellent à des « mesures immédiates » pour améliorer les revenus des producteurs.

Leur principale revendication porte sur une réduction de la production au niveau européen. Une baisse de la production « est une décision qui ne coûte rien à l'Europe », souligne Nicolas Coudray, porte-parole de l'OPL. « Si l'Europe décide une baisse des volumes entre 3% et 5%, on règle le problème de la surproduction (...) et on va retrouver un prix plus élevé à la production », a-t-il ajouté.

La Confédération paysanne attend « avant tout » que le ministre demande « une baisse des volumes » de production d'environ 5% au niveau européen pour « assurer une meilleure rémunération des paysans ». Pour le syndicat, « la contractualisation n'est pas le sujet du jour, ce que veulent les producteurs ce sont des choses solides, un peu d'espoir et des revenus », selon son porte-parole, Philippe Collin.

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