Conseil de PRO Manipulation : adapter son comportement à celui des vaches
Toutes les particularités du comportement des bovins sont à prendre en compte lors des manipulations mais aussi lors de la mise en place d’installations de contention. Car ces réflexes conditionnent toutes leurs réactions. Même si tout n’est pas prévisible, le fait de respecter certaines règles permet d’éviter bien des accidents ! Conseils du Btpl.
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La vision est le sens prédominant chez les bovins. La vache peut voir autour d’elle à 300° sans tourner la tête. Elle a une vision très nette devant elle (vision binoculaire), nette jusqu’à la pointe des épaules et un peu moins nette à l’arrière des épaules. La seule zone non visible se situe derrière elle.
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Cette vision détermine les réactions des vaches vis-à-vis de l’éleveur : si on est devant l’épaule, l’animal a tendance à reculer ; si on est derrière, il a tendance à avancer ; et si on se trouve à la hauteur de l’épaule, il a tendance à rester immobile. Toutefois, cette vision peut être modifiée. En effet, en cas de peur ou d’énervement, les muscles du bulbe de l’œil se contractent, ce qui augmente le cône d’ombre.
La vache voit partout… sauf quand elle est énervée !
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Les animaux deviennent alors très dangereux car ils ne voient plus devant eux. Il faut donc limiter au maximum le stress et l’énervement des bovins lors de la manipulation et toujours approcher un animal calmement.
Les vaches distinguent mal les couleurs. En revanche, elles sont particulièrement sensibles aux variations d’intensité lumineuse. Elles sont perturbées par les couleurs « lumineuses » que sont le blanc, le jaune, le rouge et tout ce qui est fluorescent. Ces couleurs sont donc à proscrire pour les ponts de bétaillère, couloirs de contention et autres équipements de manipulation.
Par ailleurs, les bovins ont un temps d’adaptation à la lumière nettement supérieur à celui des hommes : 3 minutes contre 30 secondes pour nous. Cela explique qu’il leur faut un certain temps pour accepter d’ aller de l’extérieur vers un bâtiment plus sombre. De plus, une lumière vive leur apparaît comme un mur blanc et les conduit à s’arrêter. Une alternance sombre / clair est considérée comme un obstacle et tous les contrastes leur font peur. Ils font donc éviter d’orienter les couloirs d’embarquement vers le soleil levant car les animaux sont souvent chargés le matin et se retrouvent donc face à une lumière intense qui les effraie. Il est également conseillé d’avoir des parois pleines pour les couloirs de contention.
Les bruits et les odeurs inhabituelles perturbent les vaches
Les bovins ont une ouïe moins fine que les humains mais ils entendent une gamme de fréquence plus large et sont plus sensibles aux sonorités aiguës. De plus, ils reconnaissent les sons habituels (voix des éleveurs, bruits de la traite…). Ils sont donc facilement perturbés par les cris et les sifflements ainsi que par les bruits inconnus comme les frottements des plastiques, les fuites d’air…
Au niveau de l’odorat, les vaches sentent les phéromones produites par une congénère en chaleur ou un animal apeuré. Elles ont tendance à reculer lorsqu’elles doivent entrer dans un endroit où les ont précédées des bovins stressés (cage de contention, par exemple). Les vaches s’habituent à l’odeur de l’éleveur et celle-ci les rassure alors qu’une odeur inconnue les inquiète. Elles reconnaissent également l’odeur de leurs congénères.
Les mouvements de l’éleveur sont essentiels pour déplacer une vache
Lorsqu’on souhaite déplacer un troupeau, il est important de connaître la hiérarchie établie entre les animaux. En effet, il existe toujours des « meneuses » qui seront suivies par les autres dans les déplacements. Cependant, la meneuse peut être différente selon le déplacement effectué (par exemple, les vaches qui font revenir le troupeau du parc vers la salle de traite ne sont pas forcément celles qui dirigent le mouvement à l’intérieur du bâtiment). En-dehors de cette organisation, la domestication des animaux est très importante, même s’il existe aussi une influence génétique, et elle se joue très tôt : l’essentiel de l’apprentissage se fait avant le sevrage.
Cette domestication est déterminante pour les manipulations futures. Mais, pour manipuler un animal en particulier, il faut également être conscient qu’il a besoin d’un espace vital autour de lui qu’on nomme « la zone de fuite ». Si l’éleveur entre dans cette zone, la vache s’éloigne. S’il reste en-dehors, elle reste immobile.
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Cette zone est variable en fonction des animaux. Elle peut aller de 50 mètres chez les animaux peu domestiqués à 2 à 5 mètres chez les vaches laitières qui ont l’habitude de l’homme. Elle varie également selon la présence ou non d’un étranger, la vitesse d’approche du manipulateur… Utiliser le positionnement dans ou hors de la zone de fuite pour faire avancer ou pour immobiliser un animal est une bonne manière d’éviter de se blesser ou de blesser les animaux.
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