Fnil, Fncl, Fnpl Interprofession laitière et ministère main dans la main pour trouver une solution au conflit
Ces trois organisations professionnelles laitières ont été reçues vendredi matin par Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture pour s’entretenir sur les remèdes à envisager pour améliorer la situation des éleveurs et redresser à long terme la filière lait.
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Traiter les problèmes urgents de revenu, corriger l’inefficacité de la politique de Bruxelles conduite sur lait et réfléchir sur les nouvelles relations contractuelles producteurs-collecteurs, tels sont les trois sujets abordés par l’interprofession laitière reçue ce vendredi matin 18 septembre par Monsieur Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture.
Henri Brichart, président de la Fnpl, attend du rendez vous, qu’aura lundi 21 septembre le ministre de l’agriculture avec les banquiers, la Msa et les assurances, des mesures qui permettront
« Je suis dans une logique de grande détermination pour apporter une solution à la crise mais aussi dans une logique de dialogue. C’est pourquoi je reçois samedi 19 septembre l’ensemble des responsables des syndicats majoritaires et minoritaires ». (© Terre-net Média) |
L’entrevue matinale avec le ministre a aussi été l’occasion de lui rappeler la nécessité de réactiver les outils dont disposent Bruxelles pour assainir les marchés des produits laitiers.
Faire disparaître des éleveurs
Interrogé à la sortie de rendez-vous sur le discours de Mariann Ficher Boël tenu au Parlement européen hier, Henri Brichart a déclaré que « sa proposition de faire disparaître des producteurs pour résoudre la crise est une véritable provocation à nos yeux ». Et la Fnpl de rappeler dans un communiqué du 17 septembre que « la Commissaire porte une lourde responsabilité dans la volatilité que connaissent les marchés depuis 2007. En effet, l’inefficacité actuelle du système des quotas est directement liée aux hausses décidées à Bruxelles, en dehors de toute réalité économique. Le démantèlement des outils de gestion de l’Ocm a été une erreur supplémentaire, puisqu’il a conduit à déstabiliser directement les marchés ».
Durant les trois quarts d’heure passés avec le ministre, les représentants de l’interprofession laitière ont aussi réfléchi aux nouveaux modes de contractualisation à mettre en place d’ici 2015.
Qui dit vrai?Selon Olivier Picot, président de la Fnil, le refus de collecte de lait ne porterait que sur 6 à 7 % des livraisons. Le mouvement est donc limité ». Selon le Bruno Le Maire, ce refus porterait sur un peu moins de 10 %. « Quoiqu’il en soit, la France n’est pas suivie par ses voisins européens », assure Olivier Picot qui s’étonne de la nature franco-française du mouvement alors que « le prix du lait payé aux éleveurs est actuellement le plus élevé d’Europe ». Les présidents de la Fnil et de la Fncl assurant « en plus que le prix moyen de base du litre de lait négocié le 3 juin sera bien respecté quoiqu’en disent les rumeurs ». Selon « l’info quotidienne de la grève du lait », publiée par la l’Opl (Coordination rurale), « les actions d’épandage ont été nombreuses et spectaculaires aujourd’hui, en France (près de 1 500 remorques de lait épandues) comme en Allemagne, telles de grands signaux de détresse. Tous les représentants des pays européens participant à la grève sont optimistes quant à l’issue de ce combat, car la mobilisation européenne augmente chaque jour : jusqu’à 70 % de grévistes dans certaines régions d’Allemagne, des actions bien relayées par les médias aux Pays-Bas, en Belgique, en Italie, en Autriche… » «Les laiteries avancent des chiffres de collecte à peine inférieurs à la normale. Pourtant, des camions étrangers les livrent chaque jour et des tours de séchage pour la fabrication de la poudre de lait ont été stoppées ! 30 camions auraient chargé des briques de lait en Belgique pour les apporter en France. C’est bien la preuve qu’ils manquent de lait…» |
«Le contrat est pour les éleveurs l’outil qui garantira aux producteurs un prix et un volume et, qui leur permettra d’être à l’abri de la volatilité des prix », assure Gérard Budin, président de la Fncl.
L’entrevue du ministre de l’agriculture avec l’interprofession a été l’occasion pour le ministre de rappeler qu’il mène, pour résoudre la crise du lait, un combat sur trois fronts.
- Financier, en cherchant des solutions afin d’aider les producteurs à passer le cap
- National, en mettant tout en oeuvre pour réorganiser les filières et créer une nouvelle contractualisation
- Européen.
Sur ce troisième front, le ministre de l’agriculture a rappelé qu’il agissait pour lever les contraintes empêchant un fonctionnement harmonieux des marchés agricoles : limitation de la constitution de stocks privés, et la contractualisation producteurs-collecteurs qu’il faut impérativement rendre « eurocompatibles ».
Au niveau européen
Considérant depuis son arrivée rue de Varenne que la crise du lait se résoudra essentiellement au niveau européen, Bruno Le Maire a rappelé qu’il est parvenu à rallier autour de la France et de l’Allemagne seize autre pays (la Pologne sera peut-être le dix septième lundi). Le ministre espère ainsi, en faisant évoluer le droit et la réglementation européens, disposer à moyen terme des instruments de régulation adaptés à la réalité des crises mais aussi au nouveau contexte de la production laitière dont il reste à définir les contours.
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