Conférences Space 2009 International Il y régulation et régulation. Six exploitants agricoles s'expliquent
Mercredi 15 septembre, les témoignages des six éleveurs et agriculteurs européens invités à la conférence annuelle de l’Adesia au Space ont confirmé que l’agriculture nécessite une intervention des pouvoirs publics. Ceci-dit, elle ne doit pas être systématique et généralisée. Et selon que l’on est éleveur laitier gallois ou céréalier polonais, chacun décline à sa façon son contenu
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« Il ne peut y avoir de régulation sans un marché régulé ». C’est en ces termes que Terrig Morgan, éleveur laitier gallois (Royaume Unis) a conclu son exposé lors de la conférence organisée par l’Adasia. Mais aussi de préciser que les quotas ont été la pire invention des vingt dernières années selon lui, car ils l’ont empêché de se développer comme il le souhaitait lorsqu’il s’est installé dans les années 1980. En fait, selon l’éleveur gallois, la régulation repose essentiellement sur une contractualisation équilibrée lui garantissant des marges rémunératrices. Celle par exemple qui la lie à son entreprise laitière.
Une politqiue de régulation permet de construire des filières
compétitives. Exemple "l'usine maïs" rhénane (© Terre-net Média)
Piotr Walkowski, producteur de céréales polonais, qui découvre depuis cinq ans le fonctionnement de la Pac, estime que la régulation des marchés doit, pour être équitable en Europe, prendre entre autre en compte les spécificités géoéconomiques de chacun des pays membres. Et ce afin de limiter les disparités de prix. Le blé est payé aux céréaliers polonais environ 90 euros la tonne en raison de l’éloignement des zones portuaires des aires de production et il est directement en concurrence avec le blé ukrainien.
Tous les invités du colloque conviennent que l’agriculture présente plusieurs spécificités qui font que sa régulation et son développement ne peuvent être laissés au seul jeu du marché et à l’intérêt particulier de ses différents opérateurs. Mais concrètement, chacun a des points de vue bien différents. La nouvelle Europe de la régulation consensuelle n’est pas prête à voir le jour.
Et au niveau international, les six intervenants partagent l’analyse de Vincent Chatelier sur ce que devrait être la nouvelle gouvernance de l’agriculture mondiale. Gouvernance mondiale qui
statuera comme priorité le développement de l’agriculture vivrière des pays en développement
encadrera les achats de fonciers en Afrique par des capitaux investisseurs arbitrera sur la question de plantes Ogm indispensables pour augmenter les rendements des cultures alimentaires
encadrera les agrocarburants et qui optera pour une politique de stocks stratégiques dans chaque grande région du Monde.
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