Filière porcine Moral au plus bas, y compris celui des responsables de la Fnp
Après les fruits et les légumes et le lait, une troisième crise moins médiatisée mais tout au moins aussi importante, celle des éleveurs de porcs. Elle dure depuis près de deux ans et c’est en silence qu’ils font le point ce neuf septembre 2009 sur les souffrances qu’ils endurent.
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De gauche à droite, Paul Auffray, Jean Michel Serres, président de la Fnp et Jeff Trébaol (© Terre-net Média) |
A l’échelle de la filière, les maux pour expliquer la crise sont à chercher selon Jean-Michel Serres, président de la Fnp, aussi bien du coté des cours décidément bien faibles (1,30 – 1,34 euros en moyenne payé aux producteurs depuis le début de l’année) que du coté des charges : les aliments dont les marges à la baisse sont encore importantes et, le coût de la main d'œuvre plus élevé sur l’ensemble de la filière française. Il pénalise les porcs français tant sur le marché intérieur qu’à l’export. « Les niveaux des rémunérations des salariés originaires des pays de l’Est sont les nouveaux montants compensatoires européens », explique Paul Auffray.
Importer du soja Ogm pour réduire les couts de production
A l’export, la parité euro-dollar accentue aussi les écarts de compétitivité entre les porcs produits en France et ceux d’Amérique du Nord.
La filière porcine n’attend plus rien de Bruxelles pour redresser la situation des producteurs de porcs (refus de tout interventionnisme). Et Mariann Fischer Boël aurait même déclaré selon Jean-Michel Serres, « pourquoi attribuer des restitutions pour exporter des porcs nourris avec aliments non-Ogm plus onéreux alors qu’il serait possible de réduire ces mêmes coûts de production en important du soja Ogm en grandes quantités pour fabriquer des aliments bon marché. Ce qui rendrait au final le porc européen et français plus compétitif ».
Le 8 septembre, la Confération paysanne consternée par son rendez-vous au ministère.La Confédération, reçue par Madame Le Poultier, conseillère technique filières animales au cabinet du ministre de l'agriculture, déplore qu’il n’y ait rien à attendre du gouvernement pour redresser la situation financière des éleveurs. Pour rappel, les revendications du syndicat de Bagnolet sont : |
A l’échelle nationale, une heureuse initiative enfin qui, si elle réussit, pointe le jour. Elle vise à différencier l’ensemble de la viande fraîche de porcs et des produits dérivés des produits importés en créant une marque vantant l’origine française des produits mis en vente. La réussite de cette initiative repose sur l’adhésion de l’ensemble de la filière, des producteurs aux distributeurs en passant par les transformateurs. Cette initiative, les professionnels de la Fnp ne le cachent pas, reviendrait à redonner une identité nationale à une production porcine très standardisée.
Les responsables de la Fnp attendent par ailleurs beaucoup de la loi de modernisation en cours de gestation. Ils espèrent qu’elle apportera des outils « pour mieux gérer les aléas économiques dont est victime la filière » « Nous voulons des mécanismes d’écrêtements des prélèvements » demande la Fnp. « Il est urgent que les éleveurs retrouvent des capacités d’investissements pour rattraper leurs retards et achever leurs mises aux normes. Les travaux à envisager s’élèvent à 3 milliards d’euros », précise le président de la Fnp.
Mais dans l’immédiat, et pour redonner un peu de moral aux éleveurs, la fédération nationale porcine s’associe à la demande la maison mère, la Fnsea, pour décréter l’année 2009 « année blanche ». Une telle décision reviendrait à reporter à la fin des périodes de remboursement des prêts souscrits, les échéances de l’année. Mais aussi à exonérer les éleveurs d’un certains nombre de prélèvements obligatoires.
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