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Paratuberculose bovine Pas d’autres solutions de lutte que la prophylaxie !

En raison de l’absence de vaccin pour lutter contre la paratuberculose, seule la mise en place de mesures sanitaires permet la maîtrise dans un cheptel de cette maladie chronique contagieuse et infectieuse.

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Le seul vaccin dirigé contre la paratuberculose n’est plus disponible. Toutefois, son utilisation était déjà contreversée à l’époque : ce traitement antibiotique pouvait en effet conduire à la sélection de souche résistante de Mycobacterium avium paratuberculosis, une résistance qui aurait alors pu se transmettre aux mycobactéries responsables de la tuberculose, en raison des parentés existant avec l’agent de la tuberculose et celui de la paratuberculose. Ainsi, seule la mise en place de mesures sanitaires permet de maitriser la paratuberculose.

Le rôle fondamental des matières fécales

Comme le rappelle Pascale Mercier (Afssa Niort) dans une note éditée sur la paratuberculose caprine, « pour lutter contre la [maladie], il faut garder à l’esprit le rôle fondamental joué par les matières fécales, premier ressort de la contamination. Le contrôle de la paratuberculose clinique est possible, mais c’est un travail de longue haleine ».
On sait depuis plus d’un siècle que la paratuberculose est une maladie qui entraîne un amaigrissement spectaculaire des adultes atteints. Si la forme clinique est relativement simple à établir (fonte musculaire, diarrhées, baisse de production…), la forme non-clinique l’est moins car la maladie rode en silence.


Un assainissement indispensable
et prioritaire

Pour mettre l’exploitation dans les meilleures dispositions de lutte contre l’installation et le développement du bacille dit de Johne, des mesures prophylaxiques sont à mettre en place. Elles sont indispensables et prioritaires à la bonne conduite de l’assainissement :
• Dépistage annuel de tous les bovins adultes par test Elisa sur sang (meilleur rapport qualité/prix) ;
• Contrôle des bovins introduits de plus de 18 mois (Elisa sur sang et PCR sur fèces).
• Isolement des cas suspects, réforme des cas avérés dans les meilleurs délais des animaux positifs (45 jours maximum recommandé).

Désinfection du matériel et des pâtures

Au-delà de ces actions de bon sens, il convient également de maintenir de façon générale une bonne hygiène du vêlage, des locaux et du matériel (pour éviter les souillures par les matières fécales). La séparation précoce des veaux en système laitier est par ailleurs recommandée si la mère est contaminée. Dans ce cas, préférer un allaitement artificiel car les bactéries de Mycobacterium ne peuvent être ni détruites par chauffage, ni par congélation.
Pour la désinfection du matériel, l’AFSSA recommande l’utilisation de crésyl, formol à 5%, eau de javel à 1° chlorométrique. La désinfection des pâtures peut se faire avec de la cyanamide calcique (400 kg/ha) ou avec du sulfate de fer neige (250 à 300 kg/ha). Le fumier doit être stocké en dehors des zones de pâture. Attendre un an pour une stérilisation parfaite (ne pas le manipuler).

Gestion du parasitisme et des fumiers

Pensez également à la propreté des points de distribution des aliments et d’abreuvement ainsi que celle de l’aire de vie. Le facteur déclenchant étant un affaiblissement physiologique de l’animal lié à un stress, à un vêlage… il est recommandé de maîtriser le parasitisme (douve notamment) et la gestion des fumiers : éviter l’épandage des fumiers, lisiers, composts sur les pâtures destinées aux jeunes animaux.

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