Prix du lait Les industriels français demandent une baisse des prix
Les entreprises laitières françaises ont demandé mercredi une baisse du prix du lait afin de l'aligner sur celui pratiqué dans les autres pays européens alors que les producteurs français ne savent toujours pas combien ils seront payés pour le lait collecté en avril.
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"En France, les ajustements nécessaires n'ont pas encore eu lieu", a affirmé dans un communiqué la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) qui a estimé que "la France ne peut pas rester plus longtemps déconnectée de la réalité". La Fnil, qui réunit les principales industries laitières françaises, fait référence à l'effondrement des cours mondiaux du beurre et du lait en poudre, déjà répercuté dans nombre de pays européens. Alors que le prix ne "dépasse" pas en moyenne 250 euros pour 1.000 litres dans les pays concurrents de la France, les tarifs pratiqués dans l'Hexagone figurent "parmi les plus élevés des grands pays laitiers", selon la Fnil.
Au premier trimestre, les producteurs français ont touché une moyenne de 320 euros (pour 1.000 litres). La Fnil souligne la "perte de compétitivité" de la France qui a enregistré en janvier et février une hausse de 17% de ses importations par rapport à la même période de l'an dernier et une baisse de 11% de ses exportations. Les principaux groupes laitiers français Bongrain et Lactalis ont aussi demandé ces dernières semaines une baisse des prix.
Les tarifs pratiqués dans l'Hexagone figurent "parmi les plus élevés des grands pays laitiers"
Dans un communiqué commun, trois composantes de la Fnsea de la Mayenne ont appuyé mercredi la demande de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl) d'un prix moyen annuel de 305 euros pour 1.000 litres, contre 336 euros en 2008. Ce texte est signé des Jeunes agriculteurs (JA), de la Fédération Régionale des Groupements de Producteurs de Lait (Frgpl) et de la Fédération régionale des syndicats des exploitants agricoles (Fdsea) du département. La semaine dernière les JA de Normandie avaient lancé une série d'actions pour dénoncer l'absence de fixation du prix du lait depuis le 1er avril. Ils demandaient "la mise en place rapide d'un nouveau mécanisme de fixation des prix du lait prenant en compte la réalité des marchés et la situation des exploitations laitières".
Ce nouveau mécanisme, attendu pour le 1er avril, devait être mis au point au sein du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) qui réunit les trois familles du lait (producteurs, industries, coopératives). Cette série d'indicateurs devait servir à fixer les prix mais les souhaits affichés de part et d'autre montrent de profondes divergences.
Le prix du lait était depuis plusieurs années fixé trimestriellement à la suite de négociations au sein de l'interprofession laitière, mais la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a exigé au printemps 2008 la suppression de ce système au nom de la libre concurrence. Cette dérégulation a déjà provoqué en 2008 des conflits entre producteurs et industriels.
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