Conseil de PRO Aviculture de chair : mesurer l’impact économique avant la rénovation
Un bâtiment en bon état de fonctionnement est l’une des clés de la réussite en aviculture. Mais avant de se lancer dans la rénovation, mieux vaut mesurer son impact sur la trésorerie et la rentabilité de l’entreprise. Conseils de Cogedis.
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En Bretagne, le parc bâtiments en aviculture de chair est vieillissant. Or, un bâtiment en bon état de fonctionnement est un gage d’optimisation des performances technico-économiques et d’amélioration des conditions de travail. Et c’est aussi la possibilité d’une meilleure valorisation en cas de revente. Par ailleurs, l’augmentation du prix des combustibles grèvent la rentabilité des bâtiments peu ou mal isolés. Si cette rénovation se justifie, elle ne doit pas pour autant se faire dans la précipitation. Dans un premier temps, il est recommandé de procéder à une analyse technique afin de hiérarchiser les priorités en détaillant les avantages espérés et les gains de performances techniques escomptés. A l’issue de ce diagnostic, l’aviculteur pourra demander les devis aux fournisseurs et aborder le projet avec l’ensemble des partenaires, le centre de gestion et le banquier…
Trésorerie et rentabilité
L’exploitant peut ensuite mesurer l’impact de l’investissement sur la trésorerie et la rentabilité. Attention, de bien distinguer les deux notions ! La trésorerie peut très bien permettre de faire face aux emprunts nouveaux sans que l’investissement soit pour autant rentable et inversement. Pour mesurer l’impact trésorerie, on raisonne par la marge PA (poussin-aliment) d’équilibre financier. Si la marge PA réalisée dépasse la marge PA d’équilibre, la trésorerie s’améliore. Inversement, si la marge PA dégagée est inférieure à la marge PA d’équilibre la trésorerie se dégrade. Pour apprécier la rentabilité, on utilise la technique du budget partiel « charges en plus / charges en moins », « produits en plus / produits en moins ». S’il y a plus de produits que de charges sur la période d’amortissements, c’est que la rentabilité s’améliore. L’étude prévisionnelle doit répondre à la question de l’impact trésorerie et de la rentabilité de l’investissement. L’analyse de plusieurs scénarios d’investissement et de marges PA prévisionnelles permet à l’aviculteur de prendre sa décision (cf.exemple).
Approche patrimoniale
Si un examen attentif des comptes est un impératif, attention à ne pas s’enfermer dans un raisonnement trop comptable. L’approche patrimoniale peut aussi constituer un argument d’arbitrage. Un aviculteur peut choisir de rénover un bâtiment quand bien même sa rentabilité diminuerait si la plus-value potentielle à la revente augmente (à condition que la trésorerie le permette). En effet, la valeur de rendement d’un bâtiment non entretenu décroît très vite et peut même être nulle pour un bâtiment à l’abandon. Dernier élément d’arbitrage, il faut tenir compte de l’impact de l’investissement sur les prélèvements sociaux et fiscaux. Au final, le coût net de l’investissement sera amputé d’environ 40 % correspondants aux gains réalisés en MSA, impôts sur le revenu et CSG. De même les déductions fiscales pour investissement en sursis d’imposition peuvent venir s’imputer sur l’investissement.
Exemple: Mesure de l’impact trésorerie et rentabilité d’une rénovation M. La Plume dispose de trois bâtiments, soit 3150 m2 :
Deux scénarios sont étudiés: Scénario 2 : passage en dynamique soit 100 000 € d’investissement. Financement par emprunt bancaire 5,5 % sur 10 ans soit des annuités bancaires de 13 270 € par an →Total des intérêts cumulés sur 10 ans : 32 670 € 1. Impact trésorerie :
(2) soit une marge PA d’équilibre sur P1 de 6.51 € / M2/ jour en scénario 1 et 7.42 € / M2/jour de marge PA d’équilibre en scénario 2, toutes choses égales par ailleurs. Il a été tenu compte d’un gain en gaz dans le scénario 2. (3) correspond à une hypothèse de marge PA à 7,60 / M2/jour sur P1 et 6 euros sur P2 et P3 En comparaison au scénario 1, la rénovation totale du bâtiment nécessite presque 7 000 euros par an d’excédents de trésorerie pour faire face aux nouveaux engagements financiers. 2. Impact rentabilité :
Sous réserve que les objectifs d’amélioration technique soient atteints et les marges au rendez-vous : |
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