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Elevage laitier en Nouvelle-Zélande De l’herbe, de l’herbe et encore de l’herbe !

Même si la Nouvelle-Zélande n’est responsable que de 4 % de la production laitière mondiale, elle exporte plus de 95 % de sa production. Les conditions climatiques et la faible densité de peuplement rendent possible la mise des troupeaux à l’herbe toute l’année. Lumière sur une façon d'élever autrement...

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Ian Williams spécialiste fourrage chez Genetics Technologies,
une filiale néo-zélandaise de Pioneer
raconte l'élevage en Nouvelle-Zélande...
(© Terre-net Média)

Les agriculteurs néo-zélandais se focalisent sur le gain d’argent et très peu sur les performances par vache. « La clé pour leurs succès futurs est le profit net par hectare » déclare Ian Williams, spécialiste fourrage chez Genetic Technologies, filiale de Pioneer en Nouvelle-Zélande.

L’objectif des fermiers néo-zélandais est de maximiser le rendement des prairies par rapport à la production de lait par vache. Ils souhaitent également limiter les dépenses en actif, comme par exemple en machinisme.

Dans ce pays, le maïs ensilage est utilisé lorsque la densité de vache par hectare est plus élevée dans le but de préserver les pâtures.

Les vaches sont à l'herbe tout l'année

Les avantages d’un tel système par rapport à la situation européenne réside dans le fait que les vaches restent à l’extérieur toute l’année, se nourrissent directement sur place et épandent leurs urines et leurs déjections. Les troupeaux assurent ainsi eux-mêmes la fertilisation des prairies. Cette technique permet de limiter non seulement les dépenses en engrais, mais aussi en bâtiments d’élevages, matériel agricole, temps de travail et coût de nourriture.

Précisions géographiques

La Nouvelle-Zélande est située exactement à 12 heures de décalage horaire par rapport à la France. Ce pays est 16 fois moins peuplé que la France (4 millions d’habitants, pour une surface seulement deux fois moins importante). Ainsi, la densité de population est quasiment 10 fois inférieure (14 habitants par kilomètres carré).
Comme tout système, il comporte aussi des inconvénients comme un temps de lactation raccourci. Les quantités de lait obtenues varient également d’une année sur l’autre et en fonction des saisons. En effet comme toutes les mises-bas s’effectuent au printemps, la quantité de lait produite est plus faible en hiver. De plus, le lait est également de composition variable.

Le maïs est utilisé pour préserver les pâtures

L’herbe reste cependant l’aliment à favoriser en termes de coûts. Il est clair que faire pâturer des vaches coûte dans tous les cas moins cher que les nourrir à l’ensilage de maïs. Cependant, en Nouvelle-Zélande, à l’inverse de la France, l’herbe pousse toute l’année, même en hiver. Les vaches ne sont à l’étable que dans le Sud, où les conditions climatiques correspondent un peu au Nord de la France. De ce fait ce système est viable en Nouvelle-Zélande, mais pas pour autant transposable en France.

Réactions à chaud

Un professionnel d'une coopérative de Maine et Loire et un éleveur de Bretagne (ils ont souhaité rester anonymes) réagissent à l'expérience néo-zélandaise:

Les agriculteurs néo-zélandais diminuent les dépenses en mécanisation :
« La diminution de la mécanisation est peut-être une solution à creuser chez nous, dit le professionnel.
 - Mais il me semble à la fois difficile de revenir en arrière. On ne peut pas revenir à la charrue à cheval », lui répond l'éleveur. 

Les vaches sont au pâturage toute l'année, elles se nourrissent essentiellement d'herbe :
« Au niveau des méthodes d’élevage ce n’est pas le même climat en Nouvelle-Zélande, il ne serait pas possible pour nous de transposer cette technique d’élevage en France, déclare le professionnel 
 - On ne peut pas faire de l’herbe toute l’année en France, déjà nous n’avons pas les surfaces nécessaires, ensuite, nos température hivernales sont trop basses et nos températures estivales trop élevées pour faire de l’herbe toute l’année »,
ajoute l'éleveur.

Des éleveurs néo-zélandais interviewés par Ian Williams ont expliqué qu'ils réalisent tous leurs vêlages sur 6 semaines, au printemps :
« La question que je me pose réellement en ce qui concerne ces techniques d’élevage, c’est comment cet éleveur arrive à faire vêler 200 vaches en 6 semaines. Nous déjà quand on en a 4 en même temps c’est difficile. Il faut toutes les nourrir et leur donner à boire », réagit l'éleveur.

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