Salers mixte Le TB conditionné à la présence du veau
Préserver le caractère fromageable du lait Salers implique de maintenir le contact du veau à sa mère, ce qui ne permet pas de supprimer les manipulations contraignantes.
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Dans des essais conduits à l’unité expérimentale des Monts d’Auvergne (domaine de Marcenat), des chercheurs de l’Inra ont confirmé que les caractères sélectifs ou maternels des vaches de race Salers, conduites en mixte (production laitière et broutards) influent réellement sur la quantité de lait bu par le veau mais surtout sur le TB du lait trait.
Si son effectif est très faible au sein même de la race Salers, la fraction mixte de la race représente un enjeu pour la filière fromagère des Aoc d’Auvergne qui communique sur la typicité de ces systèmes. «Les essais ont été conduits sur demande de la profession qui voit un intérêt à maintenir des vaches Salers traites », présente Hervé Tournadre, de l’Unité de recherches sur les herbivores de Saint Genès Champanelle*. Généralement traite après une première tétée effectuée par le veau, cette conduite constitue une importante contrainte de main d’œuvre et un obstacle parfois au maintien de cette pratique.
En effet, attacher le veau à sa mère après l’amorçage et pendant la traite implique des manipulations très contraignantes en termes de main d‘œuvre et d’organisation.
Chercheur à l’Unité de recherches sur les herbivores de Saint Genès Champanelle, Hervé Tournadre précise que les études sur les Salers traites seront poursuivies. Il est programmé d'expérimenter entre 2009 et 2011 la traite avec ou sans le veau, une demande forte de la profession. (© N.Petit) |
« Les résultats de deux expérimentations au domaine de Marcenat (Cantal) montrent que c’est davantage le contact du veau avec sa mère que la tétée avant la traite qui influence directement la quantité et la qualité du lait recueilli. »
Le taux butyreux affecté
par l'absence du veau
En revanche, le TB du lait recueilli à la traite réduit significativement lorsque la tétée préalable n’a pas lieu, bien que le TB total ne varie pas : la matière grasse non recueillie à la traite est finalement bue lors de la tétée du veau à la fin de la traite.
La récupération des matières grasses pendant la traite serait d’autant plus faible que le contact mère veau est limité, « probablement à relier avec la qualité de la décharge d’ocytocine », propose Hervé Tournadre. Ce qui pose le problème de la compatibilité du TB recueilli dans le lait trait avec le caractère fromageable du lait. « Comme la seule vue du veau diminue fortement les quantités traites, le simple contact avec le veau sans tétée pourrait être envisagé mais ne supprime pas les manipulations des veaux ou rend difficile la conception d’installations de traite évitant ces manipulations ».
Par ailleurs, la quantité de lait bu après la traite tend à s’accroître lorsque le veau n’a pas accès au pis avant la traite et qu’il n’a pas de contact physique avec sa mère pendant la traite. La rétention de lait plus importante sans tétée pourrait être provoquée par une moindre libération d’ocytocine, par un blocage de la libération d’ocytocine par le stress ou impliquant un contrôle volontaire de la vache. Au contraire, le simple contact du veau à la mamelle sans tétée suffit à garantir une quantité de lait obtenue à la traite aussi importante qu’avec une tétée préalable.
La quantité totale de lait produite par la vache est aussi importante lorsque le veau est simplement au contact de la mamelle ou en présence de sa mère que lorsque le veau réalise la tétée préalable.Pour accéder à l'ensembles nos offres :