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L'alimentation bio Un secteur qui se porte bien

Parallèlement à leur intérêt croissant pour les problèmes environnementaux, les Français se laissent de plus en plus séduire par l'alimentation bio, un secteur épargné par la crise comme en témoigne le succès de Marjolaine, le grand salon parisien de l'alimentation biologique.

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"Ici, c'est convivial et la clientèle est fidèle", affirme François Clot, producteur de noix AOC à La Baume d'Hostun (Drôme), au pied du Vercors. Depuis plus de 25 ans cet homme, dont les "produits de qualité" sont en vente dans les meilleures épiceries françaises, ne manque pas un rendez-vous."Ces jours-ci les gens sont venus nombreux et je n'ai pas senti de restrictions financières", assure Steve de la coopérative bio corse Alimea. Miel, clémentines, amandes, noisettes: les clients "prennent en grande quantité", selon lui.


"Nous avons pris conscience des cochonneries
que l'on avalait" (© Terre-net Média)
Cette année encore, la foule -jeunes parents avec enfants juchés sur les épaules ou personnes plus âgées tirant la poussette du marché- se presse dans les allées. 80.000 visiteurs sont attendus à ce salon qui se tient jusqu'à dimanche à Paris. Quelque 520 exposants sont présents dans le secteur de l'alimentation mais aussi dans la cosmétique, la santé, l'habitat, ou encore l'artisanat. Les associations de protection de l'environnement répondent aussi à l'appel.

Depuis 6 ans, Jean-Claude et Agnès viennent avec enfants et amis. Rencontrés à un stand où ils ont acheté des "noix de sapindus mukorossi de l'Himalaya indien" pour laver le linge, ils racontent être venus au bio après avoir goûté à du vin issu de l'agriculture biologique. "Nous avons pris conscience des cochonneries que l'on avalait" et ils "ont eu envie de retrouver les goûts d'avant". Depuis, ils mangent bio quand cela est possible, surtout des fruits et des légumes. A Marjolaine, ils ont fait leurs emplettes: fromage, viande, miel, céréales et aussi shampoing et savon. Même son de cloche chez Bernard et Maryvonne. Convertis depuis plus longtemps encore au bio, ils ont même fait 300 km pour rencontrer leurs producteurs habituels.

«Il y a une vraie demande de produits de qualité»

"Il y a toujours eu du monde mais depuis une dizaine d'années, depuis la vache folle, l'affluence a encore augmenté", assure Séverine Fezard, directrice du salon. "Outre les militants de la première heure, il y a maintenant une clientèle de jeunes parents qui se mettent à consommer bio pour leurs enfants", selon elle. "En cette période de crise, à voir les gens repartir chargés de paquets, cela confirme qu'il y a une vraie demande de produits de qualité", affirme Fanny Canette de Nature et progrès, l'association à l'origine de la création en 1976 de Marjolaine.

Le chiffre d'affaires en 2008 devrait s'établir à 2,10 milliards d'euros

Signe de cet engouement, Biocoop, le réseau de magasins bio, est en plein développement avec désormais plus de 300 points de vente en France. Sur le stand de Marjolaine, Catherine, 48 ans, raconte son expérience. Après avoir fait du contrôle de gestion chez Renault, elle "a voulu changer de vie" et a ouvert un magasin en août à Paris. Elle a créé 10 emplois. La consommation de produits bio est "une tendance de fond" et elle a augmenté de 12 à 15% en 2006 et 2007, confirme Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio, groupement d'intérêt public dont la mission est de structurer le secteur. Selon le cabinet Xerfi, le chiffre d'affaires en 2008 devrait s'établir à 2,10 milliards d'euros.

Mais la France importe encore plus de la moitié des produits consommés, notamment les fruits et légumes. Aussi le gouvernement a décidé de donner un coup de pouce pour tripler les surfaces agricoles bio d'ici à 2012.

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