Avenir de la filière « Luzerne » Le coût de l’énergie aiguise déjà les craintes des déshydratateurs
Nous avons vu dans le précédent article que la suppression de la subvention de 33 euros par tonne dès 2010 affaiblirait l’ensemble de la filière de déshydratation. Or, le coût de l’énergie dissuade déjà certains agriculteurs de poursuivre dans la voie de la luzerne.
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De lourds investissements à amortir pour rendre la filère rentable (© Arvalis-Institut du végétal) |
Le poste de charges « énergie » représentait en 2007/2008 environ 33 % des coûts de production total de luzerne. En cause, le redressement du prix des hydrocarbures et dans la foulée, les cours du Charbon. La luzerne devient dans ces conditions moins compétitive au regard des autres sources de protéines végétales disponibles sur le marché.
La généralisation du pré-séchage au champ permet pourtant d’économiser 20 % de la consommation d’énergie fossile en faisant baisser le taux d’humidité de 4 points! Et la plupart des usines substituent une partie du charbon consommé par l’emploi de plaquettes de bois, selon Jean-Pol Verzeaux Président de Coop de France déshydratation. Mais cette stratégie repose sur de nouveaux investissements massifs qu’il est nécessaire d’amortir.
Un nouveau coup porté à la filière
Les industriels ont donc besoin de lisibilité. Ils ont aussi besoin d’avoir l’assurance d’être approvisionnés en luzerne, en quantités suffisantes et constantes, afin de rendre leur activité industrielle rentable. D’où la nécessité d’une Pac plus équitable entre les productions qui n’aggrave pas l’impact du prix de l’énergie.
La disparition de la luzerne dans les assolements renforcerait le recours à des engrais chimiques, conduirait à l’accroissement de l’offre de céréales dont la France est largement excédentaire et aggraverait son déficit en protéines végétales (il représente environ 75 % de la consommation animale).
Le désengagement de l’Union serait donc un nouveau coup porté à la filière qui n’en avait pas besoin. Il ruinerait certaines économies locales. Mille cinq cents emplois, essentiellement en zones rurales, sont en jeu avec des perspectives de reclassement très faibles.
A lire sur le même sujet : Luzerne - La révision de la Pac menace la filière, en cliquant ICI. |
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