Marché du porc Courber le dos encore un peu

La question de la baisse des cours du porc était latente lors de la conférence organisée lors du Space, par l’Ifip / Institut du porc. Elle a même été clairement lancée par Daniel Picart, le président de Cochon de Bretagne, qui rappelait par la même occasion que « depuis 18 mois, le marché était totalement déconnecté » (…) et que « l’élevage ne pouvait plus être la variable d’ajustements de la filière ».

Baisse de la production attendue

Il est vrai que la situation du marché est pour le moins déconcertante : la production porcine est en effet élevée en 2007 avec en parallèle, un renchérissement du coût des matières premières, donc des aliments, donc des coûts de production.

Selon l’enquête menée par l’Ifip au printemps 2008, la baisse de production est en cours, avec un cheptel reproducteur européen en baisse de 10% dans l’UE à 27. En France, cette baisse avoisine les -3,5%. D’ailleurs, les prévisions font états d’une baisse de production tournant autour de 2% voire -3% sur le 4e trimestre, en attendant une baisse largement plus marquée pour le début 2009. « À court terme, nous voyons que c’est la demande qui dope les cours du marché. À cela, s’ajoute depuis quelques semaines, une baisse de l’offre qui va encore accentuer le phénomène », expliquait Estelle Ilari, du pôle économie de l’institut.

Des simulations à 2 € le kilo pour l’été 2009

Au printemps 2008, l’évolution des cours montrait une hausse saisonnière, renforcée par le tassement de la production. Mais en cette fin d’année, la demande est moins soutenue, avec une accentuation du recul de l’offre qui conduit donc à un maintien du prix actuel, relativement proche d’ailleurs des coûts de production. « Pour 2009, nous prévoyons une forte hausse du prix du porc qui devrait tourner autour de 2 € le kilo au cours de l’été prochain. D’ici là, on peut s’attendre à un maintien du prix actuel car si la demande est moins soutenue, on assiste par ailleurs à une accélération du recul de l’offre et donc un déséquilibre naissant. »

Certes, cette hausse peut sembler trop spectaculaire pour être envisageable. Pourtant rappelait Estelle Illari, les prévisions de l’Ifip ont été confirmées par le marché ces derniers mois. « Nos simulations sont basées sur un modèle où certes, nous avons des incertitudes connues ; mais nous avons également des informations issues du marché, de la concurrence entre viandes, la situation internationale portée par un ration euro/dollar en train de s’inverser. Mais prévoir n’est pas prédire : nous réajustons régulièrement ces courbes pour être au plus proche de la réalité du marché. »