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France-Roumanie Pas de match, mais une forte volonté de collaboration

Depuis bientôt deux semaines une délégation roumaine est en visite en France. Un objectif : comprendre comment sont organisées les filières ovines, caprines et bovines en France afin d’optimiser et d’augmenter la vitesse de développement des filières agricoles roumaines.

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« Nous sommes venus en France pour comprendre comment les filières bovines allaitantes, caprines et ovines sont organisées. En Roumanie, ces trois secteurs possèdent un fort potentiel de développement » explique Teodor Mihalcea, directeur général de la direction de la mise en place des politiques agricoles roumaines.


Teodor Mihalcea « nos deux problèmes
le manque d’organisation des filières et
la désertification des campagnes »
(© Terre-net Média)
« Nous avons étudié les zones de montagne et les zones de plaine, des zones caractéristiques de notre pays. Notre pays est composé pour un tiers de plaine où l’on cultive des céréales, un tiers de vallée propice aux polycultures élevages et un dernier tiers de montagne. La surface de pâturage non valorisée représente plus de 3 millions d’hectares » explique-t-il.

Selon Teodor Mihalcea, les deux principaux freins au développement du secteur agricole roumain sont le manque d’organisation des filières et la désertification des campagnes par les jeunes.

« Malgré nos traditions agricoles, les jeunes roumains quittent les campagnes. Ils ne sont plus intéressés pour reprendre le travail de leurs parents, de leurs grands parents. Ils préfèrent partir » dit Teodor Mihalcea. « Nous devons redonner le goût à l’agriculture ! » insiste-t-il. « Nous avons besoin de mieux nous organiser et de communiquer sur ce secteur. Il est très important pour nous, de conserver les produits de notre terroir. »

« Nous avons besoin de mieux nous organiser »

« L’ancien système politique a laissé des traces. Les roumains ont beaucoup de difficultés à s’organiser en commun. Les systèmes coopératifs font peur. C’est pourquoi les agriculteurs restent assez individualistes. » Aujourd’hui le gouvernement est conscient de ces problèmes et souhaitent faire évoluer l’agriculture. C’est pourquoi grâce à l’Institut de l’élevage, la délégation roumaine est venue en France.

Cette délégation est composée d’une dizaine de personnes de l’administration publique, de centres d’amélioration des races, de représentants d’Opa (Organisme professionnel agricole) et de quelques journalistes. Objectifs : créer un maximum de contacts avec les homologues français.

Durant près de deux semaines, ils ont navigué de Paris à Limoges, en passant par Poitiers pour terminer dans le Massif Central durant la foire de Cournon. Ils ont visité de nombreux centres de sélections caprins, ovins et bovins, pris connaissance des différentes formes d’organisations de filières, étudié les programmes d’amélioration des races, et visité de nombreuses exploitations agricoles. La délégation a pu rencontrer les principaux acteurs de chaque filière et discuter directement avec les agriculteurs français.

Comprendre pourquoi la France protège son agriculture

Suite à tous ces entretiens, il en ressort une forte volonté roumaine pour que l'institut de l'élevage assiste les filières roumaines dans l’amélioration de la génétique des différents cheptels roumains et le développement la recherche. La délégation espère améliorer l’organisation de ces filières en travaillant en collaboration avec les principaux acteurs qu'elle a pu rencontrer. Au niveau des contacts, la foire de Cournon aura permis a plus de 325 roumains, venus spécialement à cette manifestation, de créer des contacts directs avec les sociétés françaises et étrangères.

« Au niveau génétique, les résultats que la France obtient sont impressionnants » confie Teodor Mihalcea. « Nous sommes surpris par les résultats et les performances de chaque race et surtout par le nombre de races. Cela montre un travail très rigoureux et professionnel, qui illustre que les agriculteurs français aiment leur métier. Nous sommes impressionnés par le nombre de jeunes qui sont intéressés par l’agriculture. Par les Opa et les syndicats pour leur implication et leur proximité avec les agriculteurs. » Et à travers ces propos, Teodor Mihalcea confie qu’il comprend pourquoi le France protège son agriculture et cherche à conserver ses traditions.

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