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Lait Les producteurs dénoncent une baisse des prix

Des producteurs laitiers ont dénoncé mardi une baisse du prix du lait "imposée unilatéralement" par le groupe fromager Entremont Alliance, première entreprise à profiter selon eux d'une dérégulation du secteur laitier imposée par le gouvernement.

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La section lait de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Ouest (Frseao) et la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl) s'insurgent, dans un communiqué commun, d'une baisse du prix du lait de "près de 20 euros pour 1.000 litres" imposée par Entremont "sans la moindre discussion" aux producteurs pour le lait collecté en juillet. "Au lieu des 330 euros pour 1.000 litres attendus, Entremont projette ainsi de ne payer les producteurs que 310 euros, c'est inacceptable", a déclaré à l'Afp Gilles Psalmon, directeur adjoint de la Fnpl.

Six mille producteurs bretons fournissent près de 1,4 milliard de litres de lait, soit 70% des quantités annuellement traitées par Entremont, numéro un mondial du fromage à pâtes pressées cuites (1,64 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2007). La baisse annoncée par le groupe fromager "représente pour un agriculteur qui produit 25.000 litres un manque à gagner de 500 euros par mois", a souligné de son côté le président de la section lait de la Frseao Marcel Denieul, interrogé par l'AFP. La direction d'Entremont Alliance n'était pas joignable mardi pour commenter sa décision.

« Le gouvernement de M. Sarkozy se leurre »

Cette décision "imposée unilatéralement est une véritable provocation pour les producteurs de lait, confrontés à une hausse sans précédent de leurs charges", notamment du prix des matières premières, a dénoncé M. Denieul.

Entremont est la première entreprise à profiter d'une dérégulation, imposée en mai par le gouvernement, du marché du lait dont les prix étaient jusque-là fixés par l'interprofession (producteurs, coopératives et transformateurs), a souligné M. Psalmon. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf), estimant qu'il y avait distorsion de la concurrence, a en effet "enjoint le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) de mettre fin au système mis en place en 1997 qui lui permettait de faire des recommandations sur l'évolution du prix du lait au niveau national", a-t-il expliqué. Les cours du lait étaient depuis lors alignés sur ces recommandations, révisés chaque trimestre.

"Nous avons obtempéré, mais les producteurs ne peuvent pas négocier chaque jour le prix de leur production au cul du camion qui vient pour collecter leur lait!", s'est insurgé M. Psalmon qui craint que l'initiative d'Entremont ne "fasse tache d'huile chez les transformateurs". "Le gouvernement de M. Sarkozy se leurre en pensant qu'une concurrence plus forte va faire baisser les prix à la consommation. A court terme, peut-être. Mais si les producteurs n'y trouvent plus leur compte, ils arrêteront la production laitière et se reconvertiront. A moyen et court termes, il y aura pénurie de lait et les prix flamberont", a-t-il ajouté.

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