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Conseils de PRO Réussir le tarissement : de l'hygiène avant tout !

Si tarir une vache est devenu aujourd’hui un acte banal, on oublie trop facilement les conditions d’hygiène nécessaires à la réussite d’un bon tarissement. Les spécialités commerciales sont nombreuses avec des efficacités reconnues. Or, en cas d’échec, la tendance veut qu’on incrimine le produit plutôt que de remettre en cause ses pratiques. Conseils du Btpl.

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Injectez le produit de tarissement, pas les microbes...

1. Lavez vous les mains (eau + savon)
Lors de la traite les mains sont en contact avec des particules de bouse, du lait, et peuvent donc véhiculer des bactéries telles que E.Coli, Streptocoques, sources de contamination lors du tarissement.


Un tarissement réussi est dû à 50 % au produit, et à 50 % à l'hygiène. (© Btpl)

2. désinfectez le trayon avant l’injection du produit
Utilisez les serviettes désinfectantes prévues avec les seringues, afin de désinfecter la peau du trayon et le sphincter et limiter là aussi les risques d’entrées de microbes dans le trayon.

3. injectez le produit
Attention à ne pas léser l’intérieur du canal du trayon en faisant remonter la canule trop haut. Vous abîmez lors la kératine des parois, première barrière naturelle de défense. Injectez le produit à l’extrémité du trayon, faites le remonter ensuite par massage. Vous conservez ainsi l’intégralité du tissu interne.

4. Trempez le trayon
Le trempage permet d’éliminer les bactéries restant sur la peau des trayons.

5. Isolez la vache dans un endroit propre éloigné de l’ambiance de traite
Après l’injection du produit, l’arrêt de la sécrétion lactée n’est pas instantané, les trayons vont être congestionnés les premiers jours avec des risques de sphincters ouverts, porte d’entrée des germes.
Soyez vigilants sur la propreté des litières si les vaches restent en box. Au parc, le risque de contamination est moindre, mais la surveillance est nécessaire. Prévoyez des parcs ombragés où les vaches n’iront pas toutes se coucher au même endroit.
N’hesitez pas à faire à nouveau un trempage des trayons avec votre produit de trempage habituel si vous observez des pertes de lait quelques jours après le tarissement

Un tarissement réussi est dû à 50% au produit, et à 50% à l’hygiène

Quel traitement antibiotique ?

Le traitement antibiotique au tarissement a deux objectifs :

► Guérir les infections existantes (germes de réservoir)
► Prévenir les nouvelles infections (germes d’environnement)

Les germes concernés : 2 types distincts qui ne sont pas sensibles aux mêmes antibiotiques.

► Les Gram+

Staphylocoque aureus
Staphylocoque agalactiae
Germes de reservoir
Streptocoque ubéris Germes de reservoir et d’environnement

► Les Gram-

Eschérichia coli ( colibacille)
Pseudomnas, Klebsiella, Serratia
Germes d'environnement

Les produits de tarissement : deux grands  types de produits, des durées d’action différentes

Classement des vaches selon leur statut cellulaire individuel

Les vaches du troupeau peuvent être classées en 4 familles. En fonction du nombre d‘animaux dans chaque famille, et des conditions de logement et d’environnement on pourra envisager un traitement «assurance tout risque » ou un traitement  selectif adapté à chaque situation.
► Vache « incurable » : vache « infectée » pour la 2ème lactation consécutive ou plus sans guérison au tarissement.
► Vache « récidiviste » : vache « infectée » pour la 2ème lactation consécutive après guérison au tarissement.
► Vache « infectée » : vache ayant au moins 2 comptages mensuels > 800 000 cellules/ml au cours de la dernière lactation.
► Vache « saine » : vache ayant tous ses comptages mensuels < 300 000 cellules/ml au cours de la dernière lactation.

Quel traitement choisir ?

 
Problème d’environnement
Sans problème d’environnement
 
 
Vache saine
Vache infectée
Vache recidiviste
Vache incurable
Objectifs recherchés
Guérir les infections existantes et prevenir les nouvelles infections
Guérir les infections subcliniques existantes
 
Réforme
Type d’antibiotique
Spectre Gram+/ Gram- longue durée d’action
Spectre Gram+
Spectre Gram+
Visée staphylocoque
 
 
Voie d’administration
 
 
 
Réforme
ou
 
Intra-mammaire
Intra-mammaire
Intra-mammaire
Intra-mammaire +
 
Intra-musculaire
 
Durée d’action
4 à 8 semaines
3 à 4 semaines
7 semaines
7 semaines
immédiate
 

Une longue durée d’action est surtout intéressante en cas de problèmes d’environnement pour éviter une contamination pendant la période sèche. Dans ce cas , la prévention par l’amélioration de l’hygiène du logement reste primordiale (notamment juste avant le vêlage, période à laquelle la concentration du produit dans la mamelle est devenue trop faible pour une protection efficace) [voir à ce propos un prochain article du Btpl à paraître sur Web-agri]

Pour plus de précisions contactez votre vétérinaire qui vous conseillera le produit le plus adapté à chaque situation.

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