Urée dans l'alimentation Attention, des nouvelles règles en vigueur
Au 1er janvier 2007, certains "produits azotés", dont l’urée, étaient passés dans la catégorie des additifs. Depuis le 1er janvier 2008, les éleveurs doivent désormais se mettre en conformité avec le "Paquet Hygiène". Ce "paquet" conditionne l’achat, la détention et l’utilisation d’additifs en l’état pour l’alimentation de leurs animaux. Explications.
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Selon ce nouveau règlement, les éleveurs doivent désormais mettre en place une méthode basée sur les principes du Haccp (1) pour utiliser de l’urée dans l’alimentation de leurs animaux. Mais cette méthode est particulièrement lourde à mettre en place. « L’urée est une source d’azote bon marché utilisée par un grand nombre d’éleveurs. Mais ce correcteur azoté bon marché est aujourd’hui considéré comme un additif. Il faut désormais utiliser un aliment complémentaire contenant au moins 80 % d’urée » explique Philippe Brunschwig, de l’Institut de l’élevage.
Attention, cette distribution peut dans certains cas être interdite par le cahier des charges de production (cas de certains labels et appellations d’origine en production laitière). Enfin, les éleveurs doivent s’approvisionner auprès de distributeurs d’aliments agréés par la Ddsv. Par ailleurs, l’incorporation de cet aliment requiert les mêmes précautions que pour l’urée alimentaire : une quantité adaptée aux besoins du lot et associée avec d’autres aliments.
Sans doute la solution la plus économique
Pour utiliser un complément alimentaire riche en urée, plusieurs solutions s’offrent aux éleveurs :
- L’achat d’un concentré vendu dans le commerce et contenant entre 2 et 5 % d’urée ; cette solution ne permet d’augmenter que faiblement l’urée dans la ration alimentaire.
- L’achat d’un aliment liquide dans lequel le taux d’urée excède rarement 50 %. « Cette voie peut présenter un intérêt avec des formules paille ou foins de qualité moyenne… mais attention au coût ! », précise Guy Corneille, conseiller spécialisé production bovine à la chambre d’agriculture du Nord – Pas de Calais.
- Soit avec un complément minéral, « pour lequel si l’on souhaite apporter suffisamment d’urée on suralimentera en minéraux ».
- Soit avec du sel, sans doute la solution la plus économique et qui reste dans la légalité.
« Un apport de 100 g d’un mélange 80 % d’urée et 20 % de sel sera tout à fait compatible avec les besoins d’un gros bovin, à condition de respecter un apport suffisant en énergie fermentescible », reprend Guy Corneille.
Dans tous les cas, pensez à faire vérifier la valeur de vos rations en fonction des besoins de vos animaux par votre technicien.
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