Poulet américain chloré L'Efsa émet un avis mitigé
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu public mercredi un avis mitigé sur les effets potentiels de quatre substances utilisées aux Etats-Unis pour désinfecter les carcasses de poulets à consommer, a indiqué une responsable à Bruxelles.
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Les poulets désinfectés par une solution à base de dioxyde de chlore sont interdits d'importation dans l'UE depuis dix ans, mais cette question va être réexaminée par la Commission européenne à l'approche du prochain sommet UE-USA en juin. Bruxelles attendait l'avis de l'Efsa avant d'entamer un débat entre commissaires sur cette question, qui risque d'être très controversée.
La méthode privilégiée par les Américains vise à tuer ou réduire le nombre de bactéries pouvant apparaître sur la volaille, essentiellement les salmonelles et les campylobacters, juste avant leur consommation. L'Efsa a surtout cherché à savoir si les quatre substances de décontamination couramment utilisées aux Etats-Unis pouvaient entraîner "une tolérance accrue de certaines bactéries par l'organisme, ou à leur résistance plus forte aux antibiotiques ou autres agents antimicrobiens", a expliqué sa directrice adjointe Catherine Geslain-Lanéelle venue au Parlement s'exprimer devant des eurodéputés.
Les experts d'un panel sur les "risques biologiques" ont répondu que "malgré une longue histoire d'utilisation, aucune donnée publiée n'existe" allant dans ce sens. Dans le même temps, ils ont toutefois "prôné davantage de recherche" pour déterminer "la probabilité" d'une hausse de la tolérance aux bactéries ou de leur résistance aux antibiotiques. Les experts ont évoqué certaines expériences de laboratoire --portant cette fois sur d'autres substances que celles utilisées pour désinfecter les poulets-- qui ont mis en avant une résistance accrue des microbes.
L'Efsa avait déjà émis dans le passé des opinions sur le cocktail américain servant à désinfecter les poulets. L'Autorité avait conclu que les quatre substances étudiées ne suscitaient "pas d'inquiétude sécuritaire", au regard de leur utilisation et des données disponibles. Les experts, qui ont analysé l'une des quatre substances, se sont dit "incapables de dire si elle tuait ou réduisait de manière efficace les bactéries sur les volailles".
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