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Ration complète : simplicité et performances Quelques résultats sur le réseau Ecolait

La ration complète fait craindre à nombre d’éleveurs laitiers, une baisse de performances de leur troupeau. Pourtant, ce type de rationnement s’est largement diffusé dans les élevages laitiers français depuis une quinzaine d’années. Les données recueillies sur les exploitations du réseau Ecolait France, nous permettent de comparer les résultats technico-économiques des élevages en ration complète, à ceux en ration semi-complète.

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Les élevages en ration complète, ont une marge brute plus élevée, ramenée à l’unité de main d’œuvre : 12 % de mieux que ceux en ration semi-complète.

La différence provient essentiellement d’une plus grande productivité du travail : 275 Ml de lait produits en moyenne par unité de main d’œuvre consacrée au lait, dans les élevages utilisant la ration complète, contre 245 Ml pour les autres.
Au niveau technique, les performances sont en moyenne comparables (voir tableau 1) : moyenne économique, taux et qualité du lait quasiment identiques.


Tableau 1

Les critères économiques ramenés au litre de lait sont également très proches : produit, charges opérationnelles et marge brute différent en moyenne de moins d’1€/1000 litres de lait !

 Une composition de la ration adaptée au type de distribution et à la taille des troupeaux

Les troupeaux en ration complète sont en moyenne un peu plus grands : 59 VL contre 53 , et cela, pour la même quantité de main d’œuvre. Ils produisent donc un peu plus de lait : 438 Ml contre 403

Comme souvent pour des troupeaux plus grands, la part de pâturage dans la ration des VL diminue (- 11%) au profit des fourrages conservés, ensilages de maïs et d’herbe en particulier. (voir tableau 2)


Tableau 2

La part des matières premières brutes augmente au détriment des aliments de production du commerce : 139 kg/VL/an d’aliment de production contre 307 en ration semi-complète, compensés par des céréales auto consommées (+75 kg/VL) et des correcteurs azotés (+111).
Ration complète n’est pas synonyme d’intensification fourragère dans notre échantillon : la surface fourragère consacrée au troupeau lait est plus grande (66 ha contre 57) et le lait produit par ha de SFP moins élevé (7074 contre 7622).

La mélangeuse présente dans les plus gros troupeaux

La ration complète est distribuée par une mélangeuse dans 57% des cas, contre 35% des rations semi-complètes de notre échantillon (cf graphique 1). 


Graphique 1 : type de ration et équipement en mélangeuse (nombre d’élevages)

Contrairement à une opinion assez répandue, nous n’observons donc pas d’association systématique de la mélangeuse et de la ration complète, même si c’est le plus fréquent. En revanche, la taille du troupeau joue sur l’équipement : les élevages équipés de mélangeuse produisent en moyenne 510000 Ml, contre 350000 pour les autres, quel que soit le type de ration.

Plus qu’un outil d’intensification, la ration complète apparaît comme un outil de simplification du travail, alliant performances et productivité du travail.

 

La ration complète : présentation

Le terme « Ration complète » s’applique quand l’ensemble des fourrages, co produits éventuels, et tous les concentrés sont distribués ensemble sur la table d’alimentation, en ration mélangée. En principe, même les brins longs destinés à la rumination sont incorporés dedans. Parfois, les éleveurs maintiennent du foin en libre-service à côté.
La ration semi-complète utilise le même principe de mélange de fourrages, co produits et concentrés à l’auge, mais une partie de ces derniers reste distribuée individuellement vache par vache, soit au DAC, soit au cornadis, rarement en salle de traite. Dans la majorité des cas, la ration mélangée à l’auge est équilibrée, et du concentré de production est distribué individuellement aux vaches les plus performantes.

A travers la ration semi-complète, les éleveurs cherchent à faire correspondre au mieux la fourniture d’énergie et d’azote aux besoins des vaches laitières, en fonction de leurs performances.
Il est cependant difficile d’y parvenir parfaitement, au vu des variations parfois rapides de production au fil des jours. D’autre part, coller au mieux avec les performances laitières conduit parfois à distribuer des quantités importantes de concentrés aux meilleures, et leur fait courir des risques métaboliques.

La ration complète ne permet pas de « coller » aux besoins de toutes les vaches du troupeau. La densité énergétique de la ration est en général assez élevée, et c’est la consommation de chaque vache qui est sensée s’adapter aux besoins. Mais si la ration complète est suspectée de ne pas apporter assez aux meilleures vaches au pic de production, et trop aux plus faibles, elle possède en revanche un atout considérable : la régularité des apports dans la panse. La population de micro-organismes s’installe durablement en correspondance avec la ration. Pas d’à-coups au cours des 24 heures d’une journée, ce qui est consommé est valorisé au mieux.

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