Europe Les importations de lait en poudre suisse taxées dans l'UE
BRUXELLES, 1 fév 2008 (AFP) - Pour la première fois depuis 1972, l'Union européenne a commencé vendredi à taxer les importations de lait en poudre écrémé venant de Suisse, pour compenser le fait que les prix y sont désormais moins élevés que dans l'UE, a indiqué un porte-parole de la Commission.
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Le montant du prélèvement a été fixé à 832 euros par tonne, a précisé lors d'un point de presse le porte-parole de la Commission pour les questions agricoles, Michael Mann. "Cela va avoir un impact sur le prix des produits (vendus) dans l'UE qui contiennent du lait en poudre écrémé suisse", a-t-il précisé. Cette taxation aux frontières est un mécanisme autorisé par un accord commercial conclu en 1972 entre l'UE et la Confédération Helvétique, l'un des grands pays producteur de lait en poudre avec le géant Nestlé. Il prévoit que lorsque les prix sont plus élevés en Suisse que dans les pays de l'Union européenne, ce qui a jusqu'ici toujours été le cas, la Suisse a le droit de subventionner ses exportations de lait en poudre écrémé pour compenser la différence de tarifs. Lorsque la situation est inverse, l'UE peut taxer les importations suisses, de manière à éviter des distorsions de concurrence. C'est le cas aujourd'hui et il s'agit d'une première dans l'histoire, due à la forte hausse des prix des matières premières agricoles dans l'UE et par contrecoup des produits laitiers, puisque le bétail est nourri principalement de fourrages.
"Dans le passé, c'est toujours la Suisse qui a subventionné ses exportations", a rappelé M. Mann. Le niveau de prélèvement pourrait être modifié en mai, date à laquelle Bruxelles réexaminera le différentiel de prix entre l'UE et la Suisse. En théorie, il n'est pas non exclu que ce mécanisme puisse un jour être appliqué à d'autres produits que le lait en poudre puisque, dans le cadre de l'accord commercial entre l'UE et la Suisse, il est potentiellement valable pour "tous les produits agricoles transformables", selon le porte-parole. A ce stade, il a toutefois ajouté qu'il s'agissait d'une "spéculation".
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