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Participation au Sommet Effectifs unitaires en race Salers (Bruno Faure, Herd Book et Upra Salers)

« La crise pose bien davantage de problèmes plus que les zonages. Je suis beaucoup plus inquiet quant aux conséquences économiques directes de cette pandémie », déclare Bruno Faure directeur du Herd Book et de l’Upra Salers.

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Lunion a été préservée au niveau de la race Salers. La participation massive des éleveurs Salers est maintenue pour le sommet de l’élevage. Pour ces éleveurs, le sommet de l’élevage représente un événement important auquel ils participent depuis sa création et cette année ne faillira pas.
« J’ai 70 stalles à Cournon », développe Bruno Faure, directeur du Herd Book et de l’Upra Salers. « Je dois être en mesure d’en garnir 69. Tout le monde était à l’appel mardi soir. Certains éleveurs nous avaient fait part de leur souhait de ne pas participer. Nous avons alors contacté les suppléants pour leur proposer une participation qu’ils ont acceptée, réussissant à maintenir un effectif unitaire. »
Pour le directeur de l’Upra et du Herd Book, une approche objective de cette question ne justifie pas une désaffection. « Le premier cas qui a été dépisté dans le Cher concerne un animal qui a été infesté debut septembre. Vu les conditions climatiques du mois de septembre favorables à la survie du moucheron, pendant encore trois semaines, on risque de retrouver des cas. En essayant d’être rationnel, est ce que j’ai plus de risques d’aller à Cournon que de rester dans mon département, qu’il s’agisse  du Cantal, de la Corrèze, du Puy de Dôme  ?
Quelle distance a parcouru le moucheron ? Nous le découvrirons dans trois semaines, à l’issue de la période d’incubation. Concrètement, c’est vraisemblablement une question de quelques jours, au rythme où cela va, que certains départements encore indemnes passent en zone de surveillance. »
Mais plus encore, les éleveurs ont souvent tendance à reprocher d’être accablés de procédures. « Tout le monde se plaint de ne pas pouvoir vendre les broutards, par complexification des procédures. Quand ensuite la décision est entre les mains des éleveurs,  ils ne peuvent pas décrier et se retrancher derrière un risque potentiel, il faut être cohérent. Si mes éleveurs ne sont pas prêts à aller à Cournon, j’estime qu’ils ne sont pas capables de vendre leurs animaux »
« Il ne faut pas céder à la phobie»,
poursuit Bruno Faure. « Nous avons essayé d’adopter une posture objective, ni dans le catastrophisme, ni dans le mensonge. Lundi matin, j’ai fait téléphoner à tous les exposants, en essayant d’apporter une information la plus objective possible sur la maladie. Certains sont en zones indemnes et d’autres en zones de surveillance. »

Un préoccupant blocage de l'exportation

« Si au plan national, il y avait eu un mot d’ordre d’annulation, dans ce cadre là c’est un message qui aurait pu s’entendre. Mais chaque race gère la crise et je ne vois pas en quoi nous aurions plus de risques au sommet que de rester chez soi. Par anticipation, les organisateurs du sommet avaient envoyé une note à tous les exposants en date du 13 septembre pour mettre en place des procédures de désinsectisation. »
« Objectivement il y a 9 mois, les éleveurs du Massif Central faisaient bien peu cas de la Fco. Il faut être cohérent dans sa démarche, ce n’est pas parce que nous sommes touchés que cela devient quelque chose de catastrophique. »
« Tout en étant conscient que ce qui pose davantage problème est la crise plus que les zonages. Je suis beaucoup plus inquiet quant aux conséquences économiques directes de cette pandémie. Nous nous sommes rendus compte la semaine dernière lors du spécial Salers que des conséquences étaient constatées dans l’est de la France en termes d’avortement et même de mortalité. Les vaches pleines transmettent le virus au fœtus, pouvant engendrer des avortement ou des torsions de matrices. Les éleveurs s’inquiètent fortement et sur les conséquences sanitaires et en termes de commercialisation, nous sommes situés dans un territoire d’élevage. Nous sommes en pleine période d’exportation et j’ai du annulé un départ vendredi soir, j’ai 60 à 80 bêtes aujourd’hui prêtes à partir. Nous avons aussi le problème de la station à régler, ce n’est pas un moucheron qui va nous anéantir. »

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