Fièvre aphteuse britannique Les 27 examinent un allègement de l'embargo
Les experts vétérinaires des 27 examineront un probable allègement de l'interdiction d'exportation des produits animaux de Grande-Bretagne, où la maladie de la fièvre aphteuse semble cantonnée à deux fermes proches d'un laboratoire manipulant le virus.
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Il y a quinze jours, ces experts avaient fixé jusqu'au 25 août un embargo total d'exportation vers l'Union européenne du bétail vivant et des produits animaux de Grande-Bretagne, classée toute entière "zone à haut risque". Depuis lors, aucun nouveau foyer du virus n'a été découvert dans le pays.
La Commission européenne et le gouvernement britannique semblent à présent pencher pour une "régionalisation" de la zone à haut risque autour des deux exploitations touchées du Surrey (sud-est de l'Angleterre). "L'évolution est favorable. Nous regarderons si nous pouvons réduire la zone à haut risque", a annoncé cette semaine la Commission. Une telle décision impliquerait de classer une autre partie de la Grande-Bretagne en zone tampon, dite à "bas risque", d'où les exportations de produits animaux comme la viande fraîche et le lait seraient légales, mais pas celles de bétail vivant. "Nous avons eu de la chance", commente un expert européen de la maladie, en notant que chaque jour passé sans apparition d'un nouveau cas "joue en notre faveur". "La situation n'est en rien comparable à l'épidémie massive de 2001, puisque nous savons que le virus vient d'un site précis où le virus était manipulé", explique-t-il.
L'ampleur de la dernière épidémie de fièvre aphteuse, entre février et septembre 2001, avait traumatisé la Grande-Bretagne: 2.030 cas avaient été identifiés et plus de six millions d'animaux avaient été abattus, puis brûlés sur des bûchers géants. Plusieurs foyers de fièvre aphteuse, maladie hautement contagieuse, avaient été enregistrés dans la foulée en République d'Irlande, en France, et aux Pays-Bas, malgré un embargo sur les exportations.
Surveillance levée le 8 septembre ?
La fièvre aphteuse n'a été confirmée cette fois que dans deux exploitations situées près du village de Normandy, dans le Surrey (sud est de l'Angleterre), précisément les 2 et 5 août derniers. Ces fermes, ainsi que le pôle scientifique habilité par l'Union européenne à manipuler le virus à des fins de recherche ou pour fabriquer des vaccins, se trouvent dans un mouchoir de poche de cinq kilomètres. Une zone de contrôle de trois kilomètres et un périmètre de surveillance de dix kilomètres ont été mis en place autour de ces sites contaminés et sont toujours en vigueur. Les désinfections prévues par la législation européenne ont été effectuées dans ces zones, les animaux ont été détruits et le virus a été "inactivé", juge l'expert européen. Un diplomate britannique interrogé par l'AFP aimerait idéalement voir la zone à haut risque circonscrite tout simplement aux deux périmètres de surveillance (dix kilomètres) autour des fermes contaminées. "Nous avons rencontré des membres de la Commission mardi et ils étaient assez positifs. Ils sont satisfaits de ce que nous avons fait et nous devons maintenant voir ce que les autres Etats membres en pensent", a-t-il commenté. La zone de surveillance pourrait "au plus tôt être levée le 8 septembre", a relevé le gouvernement britannique cette semaine. A condition que des examens spécifiques de détection sur des bovins, porcs et moutons, s'avèrent négatifs. En revanche, l'obtention du statut de pays "indemne de fièvre aphteuse" délivré par l'Office international des épizooties (OIE) prendra "au moins trois mois" après l'apparation du dernier cas. Ce qui veut dire qu'au plus tôt début novembre, la Grande-Bretagne pourrait être en mesure d'exporter du bétail vivant.
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