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Insee - Statistiques Les revenus des agriculteurs français se redressent en 2006

Le revenu des agriculteurs français a fortement progressé en 2006, de 16,1%, après une année difficile, dopé par la hausse des prix agricoles sur le marché mondial et aussi une reprise des exportations dans le secteur viticole, selon les données publiées mardi par l'Insee.

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Le revenu net d'entreprise agricole par actif non salarié avait dégringolé de 9,7% en 2005. Les revenus des agriculteurs avaient alors pâti d'un recul des volumes et des prix, dans un contexte de forte hausse des cours du pétrole. L'année a surtout été défavorable pour les viticulteurs, dont les revenus ont dégringolé de plus de 35%. Mais la tendance sur les prix s'est inversée en 2006. "L'année 2006 se caractérise par une hausse des prix quasi générale. La sécheresse de l'été 2006 y contribue en diminuant les récoltes céréalières, ce qui provoque une envolée des cours", indique de son côté le ministère de l'Agriculture mardi.

Les cours mondiaux, qui continuent de grimper en 2007, suivent la même logique, soutenus par la progression de la demande liée à la poussée démographique, le développement des biocarburants, les mauvaises récoltes et la hausse des prix de l'énergie. Ainsi en Europe, les prix des céréales ont grimpé de 11,2% l'année dernière, alors que la récolte a fléchi de 5,6%, selon les données provisoires de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En France, après deux années de baisse marquée, le revenu des exploitations spécialisées en céréales et oléagineux-protéagineux ont augmenté respectivement de 17,1% et 2,4% en 2006, alors que la chaleur et de la sécheresse de juin et juillet ont affecté les récoltes. Même si les prix du pétrole sont restés élevés, les mesures fiscales en faveur des agriculteurs français, comme la réduction de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), ont permis d'en atténuer les effets, ainsi que les réductions des dépenses d'engrais. Pour la première fois depuis des années, le revenu du vin d'appellation a progréssé, de 4%, notamment en Bourgogne et en Aquitaine, grâce à la bonne tenue des exportations. Tous les produits végétaux (céréales, oléagineux, betteraves industrielle, fruits et légumes, vins, fleurs...) ont baissé de 2,1% en volume en 2006, pendant que les prix ont augmenté de 8,8%, pour un revenu total de 33 milliards d'euros, soit 6,5% de plus qu'en 2005.

Le tableau est semblable pour les produits animaux (bétail, volaille, oeuf, lait), en particulier le bétail, dont les volumes ont reculé de 1,6% mais les prix ont augmenté de 5,7%. Le marché de la volaille n'a finalement pas été affecté par la crise de la grippe aviaire, les prix ayant augmenté de 3,1%. Au total en 2006, la valeur de la production agricole française hors subventions s'est accrue de 3,7% par rapport à 2005, pour atteindre 58,3 milliards d'euros. Le seul secteur sinistré est celui de la betterave industrielle. Le recul des revenus y a atteint 25,5%. Ce secteur est affecté par de nouvelles mesures réglementaires européennes, qui prévoient une très forte baisse du prix minimal garanti du sucre blanc sur quatre ans, dans le but de se rapprocher des prix mondiaux. Les agriculteurs français ont perçu pour 10 milliards d'euros de subventions (+3%). Cette hausse s'explique par l'augmentation de l'aide directe sur le lait et la création en 2006 d'une compensation aux producteurs de betteraves industrielles.

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