Pollution eaux Des éleveurs bretons manifestent au Salon de l'agriculture
Des éleveurs bretons --un millier selon les organisateurs, 600 selon la police-- ont manifesté mardi au Salon de l'agriculture contre les mesures envisagées pour limiter la pollution des rivières dans leur région.
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Le gouvernement a rappelé dans un communiqué qu'un "ensemble de mesures est en cours de définition, en concertation avec le monde agricole" et qu'il "financera un plan ambitieux pour accompagner les agriculteurs dans la mise en oeuvres de ces mesures". La France présentera les 14 et 21 mars à Bruxelles une "palette de sept mesures" pour éviter que la Commission européenne ne saisisse à nouveau la Cour européenne de justice (CEJ) sur ce dossier, a précisé l'entourage du ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau. Paris a été condamné en 2001 par la CEJ, alors que 37 des 110 captages bretons dépassaient la norme fixant à 50 mg/l la teneur maximum en nitrates des eaux destinées à l'alimentation humaine.
"On a senti une détermination des pouvoirs publics français de vouloir défendre à Bruxelles les agriculteurs bretons", a déclaré à l'AFP Claude Guisquet, membre du bureau national des Jeunes Agriculteurs, à la sortie d'une réunion avec des collaborateurs du ministre. "Pour éviter une nouvelle condamnation (...), des solutions devront être mises en oeuvre de manière spécifique pour chacun des neuf bassins versants concernés" et "des réunions sont organisées par les préfets pour chaque bassin versant", ont ajouté les ministères de la Santé, de l'Agriculture et de l'Ecologie dans leur communiqué commun. La France est sous la menace d'une deuxième condamnation de la Cour européenne de justice, "qui pourrait mener à des sanctions financières de plus de 100 millions d'euros", soulignent les ministères. Neuf de ces captages bretons restent actuellement au-dessus de la norme.
En outre, "l'utilisation de quatre prises d'eau pour lesquelles ces mesures ne permettent pas d'escompter une amélioration suffisante d'ici 2009 sera suspendue dans l'attente d'un retour à des concentrations de nitrates conformes aux critères européens et dès (que) la continuité de l'alimentation des populations concernées (sera) assurée par le recours à d'autres ressources en eau", rappellent les ministères. Les agriculteurs bretons craignent qu'on leur impose, outre la suspension des quatre captages "les plus dégradés", une réduction du cheptel, sur la base de mesures de pré-retraites et de cessation d'activité de producteurs laitiers, afin de diminuer notamment la production d'azote issue de l'épandage de lisier, à l'origine de la pollution des eaux par les nitrates. Ils refusent d'également de voir imposer une limite de fertilisation des sols à 140 kg d'apports d'azote par hectare (170 kg pour les légumiers) dès 2008, contre 210 kg jusqu'à présent. Ils multiplient depuis plusieurs jours les manifestations. La Bretagne représente 7% de la surface agricole française mais produit 50% des porcs, 50% des volailles et 30% des bovins.
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