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Holstein / Prim'holstein Commentaires de l'Institut de l'Elevage sur l'indexation 2007/1

Ce sont sans conteste les mésaventures de Okendo, Odiart, et quelques autres taureaux dont les filles de service comptent maintenant dans les évaluations qui feront la une de cette sortie d’index.

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L’étude approfondie des nouvelles données prises en compte montre que ces taureaux ne sont pas définitivement condamnés, mais il est vrai que de telles chutes, surtout lorsque le piédestal est élevé, sont dommageables. Des programmes de sélection reposent sur ce type de reproducteur d’élite et de nombreux éleveurs sont concernés.

Cependant, pour un taureau, l’arrivée massive de filles en début de lactation est un événement perturbateur qui rend son évaluation sensible à cet instant. Et si on peut détailler le constat du moment, il est toujours difficile d’anticiper un retour vers le niveau de l’évaluation de testage quand on trouve des raisons d’espérer une amélioration.

Dans la jeune génération, on salue quelques nouveautés intéressantes et des réévaluations plus souvent favorables que décevantes.

Les nouveaux taureaux

On note surtout l’apparition de trois jeunes : deux fils de Marshall, Seizna MH (163), et Saltel MH (153) avec des filles laitières, présentant de faibles comptages cellulaires et des mamelles très fonctionnelles, mais longues à traire, et Surcouf (157) dont les filles laitières aussi, produisent beaucoup de protéines et sont très séduisantes, sauf dans leur démarche (LO=-0,9). Ce fils de Lorak amène un peu d’air parmi les généalogies les plus répandues, tout comme Sizerin (Donor) à 155 pts ISU, au profil production modeste, qu’on évitera d’accoupler à des génisses (NAI=85). Sombay (145), seul fils de Bombay, avec juste un défaut dans les membres (LO=-0,7), est lui aussi original.

Les fils de Jocko Besn se font plus rares, mais il en reste toujours assez pour se faire remarquer : Scampi (150) est le plus complet du groupe, les autres annonçant chacun une petite imperfection, ou un manque de qualité : Saver (162), des filles plutôt légères, Surfeit (152), un peu trop de cellules dans le lait, Sorel (148) une morphologie seulement ordinaire… Il ne faut pas confondre ce dernier avec Sorrel (147), fils de Hershel, mieux placé que lui en morphologie mais modeste pour la production laitière. Ses ½ frères Selangor (146) et Setaf HL (140) sont aussi très attractifs.

C’est aussi la fin des fils d’Addison, avec Several (146), limité en mamelle, et Ribagnac (154) qui a deux défauts : son index TP est négatif et il est porteur du CVM, et tous deux sont encore inconnus en fertilité.

Que deviennent les taureaux précédemment indexés ?

Parmi les taureaux qui affichaient en octobre un ISU élevé publié à titre dérogatoire, et donc susceptible de varier avec de nouvelles informations, Steward (169,+14) réaffirme ses prétentions par des améliorations de ses index lait, cellules, et affiche une évaluation longévité très favorable. Riffin (160,+7), Rozebeke (161,+5) et Sampler (155,+5) l’accompagnent dans ce mouvement. Servin HL (158,+7) consolide son index laitier (les nouvelles lactations en cours s’annoncent meilleures que les précédentes), mais se tasse un peu en morphologie, alors que Showbiz (160,+5) continue son ascension, en gagnant des points sur plusieurs tableaux.

Côté déceptions, on regrette que Soca (159,-4) et Seziat MH (152,-7) poursuivent le recul constaté en octobre, avec des petites baisses cumulées sur plusieurs composantes. D’autres taureaux connus maintenant avec plus de précision enregistrent aussi des érosions d leurs index, mais restent encore bien plaisants : Succes (151, -5), Sirac BR (147,-7), Soudan (141,-5), Soyouz (134,-7).

Le plus souvent les profils annoncés sont conservés, mais il est vrai que l’on s’attache à quelques individus, et qu’on voit plus facilement les écarts que les situations confirmées, comme celles de Revivien (174,+3), Short (165,+2), Stum, (161,-1), Scranton (156,+4), Surplus (156,-1)…

Alors que leurs filles entrent en 3ème lactation, on note les variations de Ruskenn (170,-5) ou Robab (157, +5). Le premier cité a peu d’apports nouveaux mais ses lactations de multipares sont relativement décevantes et prennent davantage d’importance. A l’inverse, pour le second, 26 nouvelles lactations de multipares sont prises en compte, et les 61 aujourd’hui connues sont bien meilleures que celles des primipares, handicapées par des lactations courtes (8.5%).

Quelles variations d'index a l'arrivée des filles de service ?

L’événement marquant est donc la chute très importante de plusieurs taureaux de service majeurs, au premier rang desquels, Okendo (152,-14), père de plus de 150 candidats au testage et auteur de plus de 165 000 IAP jusqu’en 2005. Etabli maintenant sur plus de 900 filles, son index lait passe de +1168 kg à +578, mais l’augmentation des deux taux en atténue un peu l’effet sur l’INEL qui perd 11 pts. Sa synthèse morphologique subit aussi une érosion de ½ point, due à une évolution à la baisse de ses index mamelle et capacité évalués d’après 427 filles. Par contrecoup, l’évaluation longévité est aussi affectée. Son profil aujourd’hui ne ressemble plus à ce qui était annoncé au moment où était considéré comme le meilleur taureau de sa génération. Pourtant, il était testé sur 124 filles, au-delà de la zone géographique de son CPS, ce qui devait assurer la sécurité de ses évaluations.

L’étude approfondie de son cas indique plusieurs facteurs se cumulent : les 1ères lactations de ses filles de testage étaient vraiment très supérieures aux 2èmes et 3èmes et tiraient son index vers le haut ; seulement deux 1ères lactations terminées courtes et pénalisantes étaient comptées parmi les 124 de testage, alors qu’elles sont près de 3% en service (ce qui reste cependant faible).

Les facteurs d’incertitude proviennent du fait que l’estimation des effets de milieu sur la campagne 2007, qui commence au 01/09 et inclut les vêlages jusqu’au 20 septembre seulement, est encore partielle et provisoire (l’évaluation future à partir de contrôles élémentaires devrait s’affranchir de ce facteur de perturbation), que les lactations de service sont encore inférieures à 200 jours et correspondent à des vêlages précoces (30% avant deux ans) dans des mois peu favorables.

Les raisons d’espérer un rétablissement, au moins partiel, sont l’assez bonne persistance des lactations en cours d’une part, et le fait que les premières lactations de testage dans toutes les régions d’indexation étaient meilleures que les lactations de service extrapolées actuellement.

En morphologie, les résultats observés sur les filles de service par les deux corps de pointeurs, CPS et PHF, relativement concordants, laissent peu d’espoir de relèvement pour la synthèse mamelle. On ne peut pas être aussi affirmatif pour la capacité corporelle.

Il n’est pas le seul, parmi des taureaux populaires à subir une forte déconvenue. Pourtant encouragé en octobre par une affirmation des grandes qualités morphologiques de ses filles, Odiart (121,-16) déchante côté production, affichant un INEL à –7 pts. Il acquiert plus de 300 filles en cours de 1ère lactation, globalement conformes aux premières lactations de testage, peu précoces, avec une bonne persistance et peu de lactations terminées courtes. On est donc assez optimiste quant au redressement de son index laitier.
Dans la même situation de lactations de service débutantes affectant fortement leurs index de production, des indices de persistance favorable pour Okavango (121,-7), et de manque de précocité pour Ocarina (111,-15) permettent d’espérer une remontée de leur évaluation lait. Pour ces trois taureaux les variations enregistrées sur les autres composantes de l’ISU sont minimes. Les mouvements à la hausse pour les taureaux de cette génération sont rares : seul Okazaki (140,+7) tire avantage de la situation sans que des raisons claires, autres que l’arrivée de filles de service différentes en production de celles du testage, ne viennent expliquer son cas particulier. D’ailleurs, il est modifié aussi à la baisse pour son évaluation cellules (CEL=+0,2), et à la hausse pour ses résultats de morphologie (MO=+1,5).

Avec plus de 1300 nouvelles filles, Orphin (140,+4) se rétablit en partie pour l’index cellules et s’affirme plus laitier qu’on ne le pensait. Presque inchangé pour son index MP, Octuor Gib (130,-6) connaît un recul dû essentiellement à une chute inexpliquée de 2‰ de son évaluation TB.

Certains taureaux dont les filles de service sont plus avancées en carrière continuent d’enregistrer des variations encore à la baisse comme Nombreux (118,-6) qui a perdu 20 pts ISU depuis juin, en cumulant des déceptions sur tous les tableaux. Même si on constate une persistance réellement encourageante pour les lactations de ses filles, le temps passe avant qu’elle ne montre ses effets…
D’autres, comme Nierval (111,+6) signent leur retour après deux sorties difficiles. Sa situation au traitement précédent ressemblait à celle d’Okendo : les 1ères lactations de testage étaient très au-dessus des suivantes, et l’arrivée des filles de service avait beaucoup perturbé l’évaluation établie en fonction de ces bonnes filles. Son redressement aujourd’hui est peut être un bon présage pour Okendo. Naxie (121,+8) aussi refait une partie de sa chute d’octobre, montrant ainsi que la période d’acquisition massive de données provisoires (lactations en cours) est une étape sensible dans l’évaluation génétique. Pour Nisson (131,+9) et Norlyn (126,+8), c’est le cumul d’améliorations sur plusieurs tableaux qui conduit à ce redressement plaisant, alors que Napach (116,-6) et Nali (132,-8) sont en retrait, à la fois pour l’INEL et l’index cellules.

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