Viande UE/menace d'embargo russe Rencontre de haut niveau mardi à Moscou
Le commissaire européen Markos Kyprianou rencontrera mardi à Moscou le ministre russe de l'Agriculture Alexeï Gordeïev et le chef des services vétérinaires Sergueï Dankvert pour tenter de lever la menace d'embargo sur les produits européens d'origine animale.
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"Je suis heureux que mes homologues russes aient accepté l'offre que je leur ai faite il y a déjà longtemps d'avoir ensemble des discussions à ce sujet. La Commission estime que c'est un signe positif", a déclaré lundi le commissaire à la Protection des consommateurs. La Russie a menacé début novembre d'imposer au 1er janvier un embargo sur tous les produits européens d'origine animale en raison d'inquiétudes sanitaires liées à l'entrée dans l'UE à cette date de la Roumanie et de la Bulgarie, deux pays touchés par la fièvre porcine.
Depuis, les experts de la Commission ont eu plusieurs réunions avec leurs homologues russes expliquant toutes les mesures qu'ils ont prises pour bloquer les exportations roumaines et bulgares à risque, sans réussir à lever les doutes russes. Aucune rencontre de haut niveau jusqu'ici n'avait été consacrée à cette question importante pour l'UE --les exportations européennes dans ce secteur représentent 1,7 milliard d'euros par an-- même si le sujet avait été évoqué par le président russe Vladimir Poutine et la présidence finlandaise de l'UE lors du sommet UE-Russie du 24 novembre à Helsinki.
La Russie, estimant que la Commission n'avait pas présenté les garanties nécessaires, a même indiqué qu'elle voulait négocier des accords individuels avec chacun des pays de l'UE sur la viande, une volonté dénoncée par la Commission qui a souligné que ces questions relevaient de la compétence de Bruxelles et non des Etats membres. "Nous avons dit clairement que les exportations de produits d'origine animale sont du domaine de la compétence communautaire et que des accords bilatéraux ne peuvent pas être envisagés", a encore indiqué lundi M. Kyprianou. "Nous sommes heureux qu'aucun Etat membre n'ait accepté de signer un tel accord", a-t-il ajouté.
Vendredi, M. Dankvert avait cependant justifié la recherche d'accords bilatéraux par Moscou. "Nous avons proposé un document concret prêt à être signé mais de la part de l'Union européenne, nous n'avons rien reçu de concret", avait-il affirmé. En attendant un accord bilatéral, la Russie propose de "signer avec les services vétérinaires (des Etats membres) des accords temporaires", qui donnent "des garanties de sécurité" sur le non-transit par ces pays de produits animaux en provenance de Bulgarie et Roumanie, avait-il expliqué. Philip Tod, porte-parole de M. Kyprianou, a par ailleurs estimé lundi que si un accord était trouvé mardi pour lever la menace d'embargo général, "cela aidera à créer un climat favorable à la résolution du problème polonais".
Varsovie met depuis la mi-novembre son veto au démarrage de négociations sur un vaste accord de coopération économique et énergétique, en raison de la persistance d'un embargo russe sur la viande polonaise, que Varsovie juge politiquement motivé.
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