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Lait Btpl : une nouvelle approche pour que les éleveurs laitiers choisissent leurs stratégies de demain

Lors de son assemblée générale, le Bureau technique de promotion laitière (Btpl) a présenté un nouvel outil, Odissea, destiné à aider les éleveurs laitiers à prendre leurs décisions d'avenir. Le Btpl a également annoncé que ses services étaient désormais accessibles à tous.

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Les écarts continuent à se creuser

« Les bons s'en sortent alors que les "moins bons" ont de plus en plus de difficultés pour s'en sortir » commente le directeur du Btpl Gérard Sidot au regard des chiffres des études Ecolait du Btpl. 

Au delà des chiffres et des moyennes, il invite à ne pas oublier les « difficultés d'organisation et de bien-être, de bien vivre, des éleveurs ».

« Nous connaitrons davantage d'aléas de prix, d'aléas de climat, d'aléas sociaux liés à l'évolution des structures (organisation, entente...) et d'aléas règlementaires » affirme Gérard sidot, directeur du Btpl. Alors que faire ? Attendre « en misant sur la solidarité, dont on connait les limites » ? Attendre de voir ce qui se passera ? Subir ? Non. « Le plus sage c'est de faire une analyse des risques et de s'adapter en conséquence » estime Gérard Sidot.

Il n'y a pas que le revenu !

 Il insiste aussi sur « l'ambiance laitière », un point au moins aussi important à ses yeux, sinon plus, que le seul prix du lait : « On ne peut pas avoir de projet si l'on n'a pas d'ambiance. » Ambiance de filière mais aussi ambiance de l'exploitation. Les interventions de la salle vont dans le même sens, notamment celles de deux éleveurs expliquant qu'il n'y a « pas que le revenu pour le revenu ». La rentabilité est importante. Bien sûr ! Mais pour être bien dans leur métier et dans leur vie, certains préfèrent gagner moins pour conserver un système qui leur plaise et qui corresponde à leur qualité de vie, à leurs passions. D'autres préfèrent miser en priorité sur leur revenu. A chacun ses objectifs.


Fidèle aux valeurs du Btpl, le directeur Gérard Sidot et le réseau d'ingénieurs du Btpl estiment que les éleveurs sont de plus en plus demandeurs d'aide pour prendre les bonnes décisions, mais surtout pas que l'on fasse des choix à leur place !
(© Photo Pierre Boiteau)

C'est le principe d'Odissea. Ce nouvel outil proposé par le Btpl intègre « une nouvelle approche pour aider à définir sa stratégie de demain ». Rien de révolutionnaire, simplement du bon sens et la prise en compte de facteurs humains et personnels au-delà des seuls chiffres. C'est « un outil concret pour faire le point, chose que l'on ne fait en général pas assez et qui nécessite de la méthode pour être efficace » commente Pierre Revest, ingénieur au Btpl.

« Le ressenti de l'éleveur, pas celui du technicien »

« Odisea est un diagnostic d'exploitation » résume-t-il. « Il met en avant le ressenti de l'éleveur, pas celui du technicien » autour de trois volets : mon exploitation est-elle viable (éléments comptables), vivable (travail, ambiance de travail, reconnaissance du travail, qualité de vie, image de l'exploitation), et transmissible (qualité de l'outil de production, rentabilité, charge de travail).

Au delà du diagnostic, Odissea incite au dialogue entre les associés d'une exploitation. Au final, l'outil conduit bien sûr à des hypothèses et des simulations pour que les éleveurs prennent les bonnes décisions stratégiques et mettent en place un plan d'action pour réussir leurs projets. Mais pas de conseil tout fait. Pierre Revest parle de « la fin des modèles ». Et Gérard Sidot insiste : « Le conseiller doit être un révélateur, un incitateur, mais pas un décideur. »

Le Btpl s'adapte aussi

Puisque les préoccupations des agriculteurs et de leurs partenaires vont de la technique à la stratégie, en passant par le social, l'environnement, etc, il s'agit de s'organiser en conséquence. D'où un « renforcement des équipes du Btpl par thème, au niveau régional ou/et national selon l'importance des équipes et des sujets » précise Gérard Sidot.

Par ailleurs le directeur du Btpl et son président ont annoncé que le Btpl ouvrait ses services au-delà de ses adhérents. Laiteries, organismes et même agriculteurs peuvent donc faire appel en direct au Btpl pour des formations ou du conseil par exemple.

 

La filière laitière et l'énergie,
un enjeu collectif

Les scénarios moyens indiquent un réchauffement de 3°C d'ici 2100, explique Christian Huyghe, de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), « soit 6 à 10 fois ce qu'on a connu ». Intervenant sur le thème de l'énergie lors de l'assemblée générale du Btpl il réaffirme l'importance « cruciale » du sujet de l'énergie et de ses conséquences climatiques.

Replaçant le contexte énergétique mondial et français, Christian Huyghe affirme qu'il existe « des marges de manoeuvre ». Pour lui ceux qui y travailleront prendront de l'avance. Mais il ajoute : « Seule une démarche collective a un sens. »

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