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Equins Le débardage à cheval fait feu de tout bois

La collecte du bois de chauffage et plus seulement celle du bois d'oeuvre est une opportunité pour la survie du débardage à cheval dans les forêts françaises, selon une étude parue dans la revue des Haras nationaux de l'automne.

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Cette activité ancestrale, n'a pas crû en douze ans en dépit de la notoriété croissante des chevaux de trait dans le contexte des énergies renouvelables. Elle n'est plus pratiquée aujourd'hui que par une quarantaine de professionnels dans les zones où l'environnement pourrait être dégradé par l'utilisation des machines et elle se perpétue lors des manifestations sportives, comme aux Equi'days (Calvados) où des démonstrations ont permis aux visiteurs d'apprécier le travail et la puissance des cobs normands.

"J'enseigne le débardage avec mes cobs normands à une quinzaine d'adolescents, dans le cadre d'un projet Equidébardage mené depuis un mois à Saint-Vigor-de-Mézeret (Calvados) dont les huit hectares de forêt n'avaient pas été nettoyés depuis la tempête de 1999", explique Jean-Boris Bois, ancien élève du lycée agricole de Vire qui débarde dans son exploitation agricole en tant qu'amateur.

Nombreux sont les agriculteurs qui à l'instar de cet éleveur de vaches laitières et de chevaux débardent à des fins personnelles. Comme le révèle l'étude des Haras nationaux, les exploitants ou propriétaires de chevaux ne peuvent faire face à la concurrence des machines agricoles alors que le client (scieur ou papetier) achète le bois au même prix sans tenir compte de la méthode d'exploitation. Les surcoûts supportés par les pouvoirs publics restent aléatoires car dépendants des finances publiques et l'ONF, les régions, départements et communes, ne sont pas des décideurs directs.

Métier très physique, le débardage trouve aussi ses limites en raison des forts rendements imposés, incompatibles avec la lenteur d'exécution des chantiers, les chevaux qui sont de véritables athlètes ne pouvant travailler que durant 8 heures par jour maximum.

Aujourd'hui, sur les 34.500.000 m2 produits par la forêt française, 50.000 environ sont débardés par traction animale, soit 0,15 %. Le prix moyen de la stère, de l'ordre de 30 euros, permet une juste rémunération du bûcheron et du débardeur et notamment du propriétaire.

Rangés dans la catégorie professionnelle des entrepreneurs de travaux forestiers, les débardeurs ne possèdent pas de référence explicite pour l'enseignement de leur activité d'où la nécessité de développer la filière d'utilisation professionnelle de débardage à cheval dans les lycées agricoles. "Les élèves des lycées agricoles obtiennent un certificat d'aptitude pour débardage mais pas de véritable diplôme" regrette Annie Dubost du syndicat national des éleveurs et utilisateurs du cob normand qui a participé à l'organisation des épreuves de débardage de Lisieux auxquelles ont assistés plus de 500 spectateurs.

Egalement vecteur d'insertion sociale, le débardage à cheval maintient l'animation rurale et l'emploi (maréchal-ferrant, vétérinaire, etc.) tout en conservant le cheptel des chevaux de trait.

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