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Exploitations laitières La concentration se poursuit

Le lait, élément incontournable de notre alimentation, est produit et consommé dans toutes les régions du monde. Près de 622 millions de tonnes de lait ont été produits cette année.

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Etat des lieux

Au sein de la zone européenne, six pays se partagent 70% de la production (France, Allemagne, Royaume-Uni, Pays Bas, Italie et Pologne).
La France, elle, assure 3,6% de la production mondiale et 16,8% de la production européenne. Les régions à forte vocation laitière se situent à l'ouest du pays avec en tête la Bretagne suivie des Pays de La Loire et de la Basse Normandie. A elles trois, ces régions produisent presque la moitié du droit français.

Représentant plus de 84% de cette production, le lait de vache domine nettement celle des autres espèces : 76,5 millions de tonnes pour le lait de bufflonne, 12,5 millions de tonnes pour le lait de chèvre, 8,5 millions de tonnes pour le lait de brebis. Dans ce marché du lait, l'Union Européenne à 25 réalise 23% de la production mondiale avec environ 142 millions de tonnes.

Exploitation laitières : -30% depuis 1995

Depuis 1984 et la mise en place des quotas, la filière laitière s'est considérablement restructurée. De 7 195 000 vaches dans 384 900 exploitations en 1983, il ne restait plus en 2005 que 3 895 000 vaches pour 103 100 exploitations. Autre chiffre éloquent, l'Union Européenne à 15 a perdu 50% de ses producteurs laitiers depuis 1995. Sur la même période, la France a connu une évolution moins prononcée avec un recul de 30% des livreurs.


Les régions à forte vocation laitière se situent à l'ouest du pays avec en tête la Bretagne suivie des Pays de La Loire et de la Basse Normandie (© Web-agri)
Agrandissement, meilleure productivité du travail, échéances environnementales sont autant de facteurs qui ont profondément modifié le paysage laitier français au cours de ces dernières années. D'ailleurs, sur notre échantillon, le quota moyen progresse de plus de 10 000 litres à chaque campagne.
Depuis la campagne 2003-2004, le rythme de baisse des exploitations s'est sensiblement accéléré. Cette évolution est sans conteste à mettre à l'actif de la dégradation de la conjoncture laitière, des nouvelles contraintes réglementaires (environnement et réforme de la PAC principalement), mais aussi de la revalorisation des aides à la cessation d'activité laitière sur la campagne 2004-2005. A cette occasion, 3 636 dossiers ont été déposés, soit deux fois plus que lors du programme précédent. Cela a permis de libérer 320 000 tonnes de quotas, mais nécessité le versement de 63 millions d'euros d'indemnités.
Le contexte politico-économique pourrait également conduire à accélérer l'abandon de la production dans certaines zones. En effet, suite à la baisse des prix d'intervention depuis 2004 sur le beurre et la poudre de lait, le prix de base décline régulièrement. En contrepartie, l'Aide Directe Laitière (ADL) qui devrait compenser à terme 60% de la baisse, est versée aux producteurs ayant un quota laitier. A partir de cette année, l'ADL est intégralement découplée et intégrée dans les droits à paiement unique (DPU) et n'est donc plus liée à la production.

 
Livraisons
(millions de litres)
Nb de livreurs
(en milliers)
1983
2005
1983
2005
France
25 320
22 240
384.9
103.1
Bretagne
5 148
4367
66.1
19.1
Pays de La Loire
3 977
3 519
49.8
13.7
Basse Normandie
2 950
2 587
39.8
10.9
Rhône Alpes
1 526
1 522
36.2
8.9
Nord - Pas de Calais
1 309
1 208
13.9
5.3
Lorraine
1 443
1 313
14.4
4.6
Auvergne
899
947
25.2
7.9
Autres régions
8 068
6 777
139.5
32.7
Evolution des livraisons et du nombre de livreurs de lait par région - Source : SCEES Enquête annuelle

Collecte et consommation

En ce qui concerne la collecte, la "laiterie France" clôture la campagne 2004-2005 avec une collecte brute corrigée de la matière grasse, de 23,64 millions de tonnes alors que le quota disponible pour la France s'élève à 23,90 millions de tonnes. La sous-réalisation est chronique, alors que les accords de Luxembourg vont octroyer 0,5% d'augmentation de quota. Trois raisons peuvent expliquer ce phénomène : les aides à la cessation d'activité laitière, la bonne conjoncture du marché de la viande bovine qui incite les éleveurs à réformer une partie de leur troupeau et la réduction des allocations provisoires.

 
1980
2005
Lait liquide de consommation
77.9
65.0
Yaourt et lait fermenté
9.4
21.0
Desserts lactés
3.1
7.8
Crème fraiche
1.2
4.8
Beurre
9.4
7.4
Fromage
17.5
22.9
Crème glacée (en litres)
3.0
5.9
La consommation humaine de lait et de produits laitiers (par habitant et par an en kilos) - Source : Statistiques Nationales CNIEL

 Coté transformation, après avoir été orientés vers la production de produits basiques (poudre de lait, beurre, lait conditionné), les transformateurs se détournent peu à peu de ceux-ci pour se diriger vers des produits à plus forte valeur ajoutée (yaourt, dessert lacté, fromage...). L'industrie laitière s'adapte ainsi aux évolutions des habitudes de consommation qui ont considérablement changé au cours de ces 20 dernières années. Malgré tout, le français reste un grand amateur de tous les produits laitiers. il boit 65 litres de lait par an, consomme 21 kg de yaourt, à peu près le même volume de fromage et 7,4 kg de beurre, ce qui le place, pour ces deux derniers produits, au 1er rang mondial.

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