Maïs fourrage Des rendements inégaux
« Selon les dates de semis et les conditions d’implantation, les rendements risquent d’être inégaux, mais devraient convenir pour compléter une production d’herbe limitée à cause de la chaleur et du sec dans de nombreuses régions », estime Arvalis Institut du végétal.
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Au 20 août, les cultures de maïs fourrage étaient en avance par rapport à une année normale remarque l’institut. Avance de 5 à 10 jours avec une avance de somme de température variant de 80 à 170 degrés-jours. « Les floraisons ont été relativement précoces, courant juillet selon les régions et date de semis », commente Arvalis. Les ensilages ont débuté dès la fin du mois d’août mais pourraient se réaliser jusque début octobre pour les semis tardifs des zones les plus froides, selon Arvalis qui explique : « Au niveau national, on distingue deux grandes périodes de semis avec des effets très contrastés sur le développement de la culture. La première période de semis a eu lieu durant la 2èmequinzaine d’avril, jusqu’aux premiers jours de mai, dans de bonnes conditions de travail du sol, de semis et de levée grâce à une météo clémente. Les plantes se sont correctement installées. La seconde période, à partir du 5 mai, est caractérisée par des pluies presque journalières et des températures souvent fraîches, perturbant la préparation du lit de semences et le semis. Les levées ont été lentes et la mise en place du système racinaire difficile à cause des structures de sols dégradées. Selon la qualité d’implantation, le manque de pluviométrie sur juin et juillet a eu des conséquences plus ou moins marquées.»
Des différences régionales
Il existe des différences régionales. Aux zones traditionnellement touchées par la sécheresse (Pays de la Loire), il faut ajouter en 2006, l’Est (Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté), et surtout une partie de la Bretagne. « Mais les transferts de maïs grain vers le fourrage répondent plus à un besoin de stocks fourragers dû au manque de production de l’herbe qu’au rendement du maïs un peu inférieur à la normale. Il y a besoin de reconstitution des stocks », conclut Arvalis.
Tour de France du maïs fourrage avec Arvalis En Pays de la Loire / Poitou-Charentes Guillaume Clouté observe une forte hétérogénéité des situations liées à la pluviométrie estivales, avec un fort effet de date de semis. Les semis les plus tardifs, souvent avec un faible développement et sans épi, ont été ensilés tôt (bocage est) à des niveaux de rendements de 6 à 7 tMS. Pour les semis aux dates habituelles, les rendements varient selon la qualité de l’implantation et la pluviométrie de juin et juillet : de 7-8 tMS (< 1500 gr/m²) à 15-16 tMS, voire plus de 18 tMS pour les zones les plus chanceuses (ex. : Montaigu 85). Le Centre bocage (Cholet) est très touché ainsi que la Gâtine des Deux-Sèvres. La Loire Atlantique et le Sud-Mayenne sont aussi touchés. Les conditions d’alimentation hydrique posent aussi des problèmes sur les prairies, limitant la réalisation des stocks. Les ensilages d’hybrides tardifs irrigués sont bons. Les maïs normaux sont à 30-32 % MS. En sud Mayenne, sud Sarthe, d’après Sabine Battegay, les maïs n’ont reçu aucune précipitation : des maïs ont été ensilés à 1,50 m de haut ou distribués en vert ou broyés dès la fin juillet. Malgré le manque de pluie dans cette zone, les maïs semés avant le 5 mai, et surtout bien implantés, ont tenu le choc : 6 à 8 tMS avec des épis ; on s’attend à des valeurs alimentaires acceptables dans ce cas-là (il y a eu des précédents). En Normandie, les maïs sont beaux et bien développés avec plus de 3500 grains/m². Les rendements sont estimés entre 15 et 18 tMS car la pluviométrie et les températures sont excédentaires avec une tardification dans le choix des variétés qui permet une élévation de la production (+ 1 tMS) sans perte de qualité (valeur alimentaire). Les récoltes se feront avec une légère avance. La qualité sera bonne, aucune inquiétude. Le Perche a plus souffert d’un manque de pluviométrie estivale : les maïs sont moins réguliers et on peut craindre quelques mauvaises surprises… En Bretagne, d’après Joël Thierry, les semis ont eu lieu du 25 avril au 15 mai. Aujourd’hui, les parcelles de semis précoces sont, en général, plus belles que celles de semis tardifs, avec un fort effet agronomique. A ce jour, on observe un double gradient Est-Ouest et Nord-Sud avec une limite climatique plus septentrionale que d’habitude (Ouest et Nord plus arrosés que Est et Sud). En 2006, les zones touchées par la sécheresse et les températures élevées s’étendent à la Bretagne centrale. Seuls le Finistère et le nord des Côtes d’Armor sont épargnés. Moyenne générale autour de 13 tMS (avec une grande moitié sud très hétérogène de 7 à 12 t). Mêmes problèmes de stocks fourragers en Bretagne centrale qu’en Pays de la Loire. En Nord Picardie, comme en Nord-Bretagne et Normandie, Bertrand Carpentier signale que, malgré le mois d’août froid, l’avance est encore de 80 degrés-jours. Dans le Nord de la France, la canicule de juillet n’a pas marqué. Il y a un fort effet date de semis comme partout, accompagné d’un effet agronomie (14 à 16 tMS pour les semis avant 5 mai ; 8 à 13 tMS pour les semis tardifs selon agronomie). Août a été humide et froid et a ralenti la végétation. Le mois de septembre pourra faire la différence. Dans l’Est, la situation est contrastée. Les maïs des Ardennes sont beaux en rendement et en En Lorraine, l’effet date de semis est amplifiée par les sols lourds : les semis précoces sont les plus beaux. Les maïs sont hétérogènes et les rendements annoncés varient de 8 à 14 tMS. Le déficit pluviométrique estival a fortement marqué les semis tardifs et les mauvaises préparations de sol. En Alsace, Franche-Comté et Bourgogne, les gabarits sont corrects, plus petits pour les semis tardifs. L’hétérogénéité est forte au niveau du grain à cause du déficit hydrique estival. Les rendements sont moyens à faibles, très hétérogènes. En Rhône-Alpes, les maïs de sols profonds ou irrigués – majoritaires - sont très beaux. L’auvergne, plus arrosée, présente des maïs très corrects. Grand Sud-Ouest : Dans les piémonts des Pyrénées, les maïs des zones d’élevage ont été particulièrement bien arrosés cet été. Les maïs sont très beaux et les transferts seront plutôt de l’ensilage vers le grain. Rendement 15 tMS et plus… Dans le sud du Massif central (Aveyron, Tarn…), les maïs sont moyens et très hétérogènes, tant en rendement qu’en qualité. Dans ces régions, se pose le même problème de stocks que dans l’Ouest avec un marché de vente de maïs sur pied au profit des vallées. |
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