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OMC Les pays agricoles dans un ultime effort pour ranimer les discussions

Le Groupe de Cairns, qui rassemble certains des plus grands exportateurs de produits agricoles, se réunit dès mercredi en Australie, avec les Américains et les Européens, dans un effort désespéré pour ranimer les négociations sur l'ouverture du commerce mondial.

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La réunion devait initialement s'inscrire dans la joie des célébrations du vingtième anniversaire du Groupe, né en 1986 dans la station balnéaire de Cairns (nord-est). Mais la suspension des négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux lui a donné un ton plus grave. Fin juillet, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis au congélateur les discussions en raison du blocage persistant sur les aides offertes à leurs agriculteurs par les Etats-Unis et l'Union européenne, accusées de fausser la concurrence. Pour le Groupe de Cairns, qui réunit 18 pays totalisant un quart des exportations agricoles dans le monde, cette suspension est une véritable catastrophe. Le club regroupe des nations aussi disparates que l'Australie, le Brésil, les Philippines... qui ont en commun de vouloir ouvrir les frontières aux exportations de leurs agriculteurs.

Après la suspension des pourparlers, le Groupe de Cairns a élargi la réunion, de mercredi à vendredi, aux acteurs majeurs des discussions. Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, sera présent, ainsi que la représentante américaine pour le Commerce (USTR) Susan Schwab et le ministre américain de l'Agriculture Mike Johanns. L'UE ne sera en revanche représenté que par son ambassadeur en Australie. Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a décliné l'invitation, demandant au préalable "un mouvement de la part de certaines délégations", dans une allusion aux Etats-Unis.

Il est vrai que l'UE n'est pas en terrain très favorable en Australie, pays qui a déjà accusé Bruxelles, et en particulier les Français, de "prendre en otage le commerce international" en s'oppposant à des réductions "significatives" des subventions agricoles. Mme Schwab a en revanche souligné la convergence de vue avec le Groupe de Cairns. "Nos amis au sein du groupe de Cairns partagent notre objectif d'atteindre un résultat ambitieux pour le cycle de Doha", lancé en 2001 dans la capitale du Qatar afin de libéraliser le commerce. "Nous travaillerons ensemble pour explorer des solutions créatives pour débloquer le cycle de Doha", a affirmé vendredi Mme Schwab. "Le cycle de Doha n'est pas mort mais il tient vraiment à un cheveu. La fenêtre est presque fermée", assurait récemment le ministre australien du Commerce, Mark Vaile, hôte de la réunion.

Mais l'OMC elle-même reconnaît qu'il ne faut pas s'attendre à un miracle. "Nous n'escomptons pas de percée au cours de cette réunion", a admis à l'AFP le porte-parole de l'Organisation, Keith Rockwell. "Mais il est important de maintenir la pression", a-t-il ajouté, soulignant que tout progrès, si ténu soit-il, pourrait favoriser le Congrès américain à renouveler, en mars ou avril, les pouvoirs spéciaux de l'administration américaine en matière commerciale (TPA ou "Trade Promotion Authority").

Le non-renouvellement de ce mandat mettrait encore plus au congélateur les pourparlers de l'OMC. "La plupart des acteurs restent pessismistes sur la possibilité de tout mouvement avant les élections" américaines de mi-mandat en novembre, a reconnu le ministre néo-zélandais du Commerce, Phil Goff, dont le pays est également membre du Groupe de Cairns. "Nous ne pouvons cependant pas nous permettre de partir du principe que le cycle (de Doha) échouera", a-t-il ajouté.

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