Querelle entre entreprises L'accord sur le prix du lait est menacé
L'accord conclu à grand peine le 26 janvier dernier entre producteurs et industriels sur le prix du lait payé aux premiers est menacé par une nouvelle querelle entre les deux principaux groupes du secteur, l'entreprise privée Lactalis et le groupe coopératif Sodiaal.
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Sous le titre "l'accord interprofessionnel pris en otage", la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) dénonce, lundi dans un communiqué, les "rivalités stériles entre entreprises". La FNPL "condamne avec la plus grande fermeté" la décision de Lactalis, deuxième groupe agro-alimentaire français derrière Danone, qui vient de décider une baisse supplémentaire de prix de 2,36 euros pour 1000 litres collectés. L'accord du 26 janvier, conclu entre les trois familles de l'interprofession (producteurs, industriels privés et uniquement pour le premier trimestre de 2006), prévoyait déjà une baisse du prix payé aux producteurs de 8,9 euros au premier trimestre et de 8,4 euros au deuxième trimestre 2006 par rapport aux trimestres correspondants de 2005.
Sodiaal, premier groupe coopératif laitier français et en proie à des difficultés financières depuis plusieurs années, connu sous la marque Candia, a décidé d'appliquer, à partir du mois d'avril, une baisse supplémentaire de 2,36 euros/1000 litres au titre d'un "fonds coopératif de restructuration". Le groupe affirme avoir obtenu l'accord du "comité des Sages" de l'interprofession créé en janvier dernier pour traiter des secteurs "en crise" et faciliter leur restructuration. Mais Lactalis a indiqué à l'AFP que ce "comité des Sages" n'avait aucun pouvoir de faire une recommandation sur la fixation des prix, celle-ci relevant, selon lui, du CNIEL (comité national inteprofessionnel de l'industrie laitière). Se disant victime d'une "distorsion de concurrence", Lactalis a donc décidé à son tour, avec effet rétroactif sur avril, d'appliquer une baisse supplémentaire de 2,36 auros. La FNPL affirme que si "l'accord du 26 janvier est rendu inapplicable, ce serait un grave danger pour les producteurs de lait, mais aussi pour l'ensemble des entreprises".
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