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Troupeau laitier Gagner en coût alimentaire

Pour un élevage laitier, le coût alimentaire représente 65 % des charges opérationnelles. Travailler sur la partie aliments concentrés, qui représente 53 % de ce coût reste un enjeu fort dans un contexte de maîtrise des coûts de production. Une étude réalisée sur les résultats €colait de 102 éleveurs en Pays de la Loire permet d’établir quelques pistes pour maîtriser les charges d’alimentation (*).

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Avant tout, il est logique de distribuer plus de concentrés dans les troupeaux laitiers ayant une plus forte production laitière.

La production laitière est plus ou moins corrélée à la quantité de concentré consommée par vache (fig. 1). Mais on constate également que pour une production de 7500 l/VL, certains producteurs vont distribuer 700 kg de concentré tandis que d’autres en distribueront 1 700 kg.
Pour un même niveau de production, on observe donc des écarts importants sur les quantités distribuées. Or, une distribution généreuse entraîne des phénomènes de substitution avec les fourrages, donc leur moins bonne valorisation.

 

Le coût de concentré par litre de lait produit est principalement déterminé par la quantité distribuée

Le coût de concentré des vaches laitières (€/1000L) est directement lié à la quantité distribuée, exprimée en g/l de lait (voir fig. 2). Les écarts de coûts de concentré entre élevages proviennent plus de la quantité utilisée par litre que du coût à la tonne négocié âprement avec le marchand d’aliment.


Nous allons donc essayer de comprendre ce qui différencie un bas consommateur de concentré au litre (<150g/l) d’un haut consommateur (>200g/l).
 

Plus d’herbe que de maïs dans les rations «bas» concentrés

Le premier fait marquant qui différencie le groupe « bas » en concentré  du groupe « haut » est la plus faible proportion de maïs ensilage dans leur SFP lait (-10%), et la plus forte proportion en herbe cultivée. Ces différences d’assolement se traduisent également dans les rations des vaches laitières. Le groupe « bas » consomme 15 % d’ensilage de maïs en moins, 6 % d’ensilage d’herbe en plus et 11 % de pâture en plus que le groupe « haut».

Au cours de l’année, les éleveur du groupe « bas » pâturent sur une période plus longue, allant de février à novembre. La ration hivernale moyenne comporte 77 % d’ensilage de maïs, 15 % d’ensilage d’herbe et 7 % de foin. La proportion moyenne d’ensilage de maïs se réduit à 18 % sur les mois d’avril et mai.

 L’herbe, sous toutes ses formes, est donc plus présente dans les rations du groupe « bas ». Travailler avec moins d’ensilage de maïs et plus d’herbe cultivée semble un bon atout pour limiter la quantité de concentré. L’herbe nécessitant moins de complémentation, explique en grande partie les faibles consommation de concentrés.

Rechercher l’économie avant l’expression du potentiel laitier

Le deuxième fait marquant qui différencie les deux groupes est le choix délibéré du groupe « bas » de ne pas exprimer le maximum du potentiel laitier du troupeau. Mais dans les faits, la différence de production laitière entre les deux groupes reste peu élevée (+ 304 l/VL pour les « haut »). Cela traduit bien le fait que très souvent, les derniers litres sont « chèrement payés ».
Concrètement, le groupe « haut » utilise presque 2 fois plus d’aliment de production et de concentré énergétique que l’autre groupe (2.1 contre 1.1 kg/VL/jour). On peut se poser la question de leur efficacité d’autant plus que le groupe « haut » valorise peu d’herbe. Pour le concentré azoté, l’ordre de grandeur est le même que pour les aliments energétiques : 2.8 contre 1.6 kg/VL/jour. Là où une complémentation entre 200 et 250 g/kg MS d’ensilage de maïs est optimale, le groupe « haut » est à plus de 270 g. A l’opposé, le groupe « bas » bride légèrement ses animaux sur la ration hivernale, bénéficiant d’une courbe de production plus plate tout en maximisant les taux.

Des résultats contrastés si on les ramène au niveau des troupeaux

Les élevages du groupe « haut » sont indiscutablement plus dépensiers en charges opérationnelles que les élevages du groupe « bas ». La différence provenant essentiellement du coût alimentaire. La marge brute au litre est supérieure de 33 €/ML pour le groupe « bas ». Cependant, la marge par unité de main d’œuvre travaillant sur l’atelier lait reste équivalente entre les 2 groupes, le groupe « haut » bénéficiant d’ateliers de tailles plus importantes et d’une meilleure productivité du travail. Mais l’agrandissement des troupeaux ne doit pas justifier de moindres performances technico-économiques. Comme le montre l’étude, certains troupeaux de grandes dimensions (+ de 60 VL) consomment également moins de 150 g de concentré et affichent de bonnes marges.

 

A retenir :

- l’herbe correctement exploitée est la meilleure amie du maïs (en combinant ensilage, foin et pâture pour maximiser le rendement et la qualité)

- maîtriser la distribution d’aliments concentrés énergétiques et de production
    (on est loin des 2.5 l de lait permis / kg de concentré)

- adapter la quantité de correcteur à la quantité de maïs ensilage, la réduire fortement avec la pâture (arrêt si moins de 5 kg MS d’ensilage

 

 

 

 

 

 

 

 

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