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OMC Pour Dominique Bussereau, Paris préfère un échec à une remise en cause de la Pac

La France préfèrerait un échec des négociations commerciales du cycle de Doha à l'OMC à un résultat qui menacerait la Politique agricole commune de l'Union européenne, a affirmé lundi en Autriche le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau.

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"Je préférerais un échec à des négociations qui remettraient en cause la PAC et son avenir", a indiqué le ministre français Dominique Bussereau à un journaliste de l'AFP, en marge d'une réunion informelle en Autriche des ministres européens de l'Agriculture. Le ministre allemand Horst Seehofer s'est dit "d'accord avec M. Bussereau", estimant qu'il existait sur le sujet un "axe franco-allemand". "Il vaut mieux pas d'accord plutôt qu'un mauvais accord", a-t-il déclaré.

Pour M. Bussereau, qui visitait lundi une entreprise agro-alimentaire avec ses collègues européens, "l'Europe n'a pas à faire de concessions nouvelles en matière agricole" pour obtenir un accord dans le cadre du cycle de Doha. Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a laissé entendre à plusieurs reprises que l'Union européenne pourrait améliorer son offre d'ouverture du marché agricole à condition que ses principaux partenaires dans la négociation fassent de nouvelles concessions.

Les négociations du cycle de Doha de l'OMC butent sur les questions agricoles et ont pris déjà deux ans de retard. Les pays émergents, emmenés par le Brésil et l'Inde, demandent à l'Union européenne et aux Etats-Unis qu'ils réduisent leurs subventions à leurs fermiers et ouvrent plus largement leurs marchés agricoles. Le ministre italien de l'Agriculture Paolo de Castro, joint par téléphone, s'est montré plus nuancé que ses homologues français et allemand. "Un échec des négociations à l'OMC porterait préjudice à tout le monde", a-t-il indiqué. Le Néerlandais Cees Veerman a insisté pour sa part sur la nécessité d'un donnant-donnant entre les concessions de l'Europe sur l'agriculture et celles des pays en voie de développement sur l'ouverture de leurs marchés dans l'industrie et les services. "Nous sommes très attachés au parallélisme" des offres, a-t-il dit, estimant que les "prochaines semaines devraient être essentielles" pour l'issue des négociations.

Lundi matin, le ministre autrichien Josef Pröll, dont le pays préside l'UE, avait appelé les Etats-Unis à "bouger" sur leur offre agricole. "Les Etats-Unis doivent bouger", "nous (l'UE) ne changerons pas notre offre" sur l'agriculture, avait-il déclaré. La députée européenne autrichienne Agnes Schierhuber, présidente de l'entreprise agro-alimentaire Waldland que les ministres ont visitée, a vivement critiqué Peter Mandelson qui selon elle "ne s'intéresse qu'au commerce" et ne porte "aucune considération aux fermiers". "Nous avons fait assez, on ne peut pas réformer (l'agriculture européenne) tous les ans", a-t-elle encore estimé. Pour éviter un échec des négociations, lancées en novembre 2001 à Doha (Qatar), les 150 pays membres de l'OMC doivent convenir avant l'été des "modalités" pour boucler un accord sur l'agriculture et les produits manufacturés. Après avoir manqué l'échéance fixée au 30 avril dernier lors de leur conférence ministérielle de Hong Kong en décembre 2005, les principaux acteurs pourraient faire une nouvelle tentative "dans la seconde moitié du mois de juin" à Genève, selon une source proche de l'OMC.

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