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OMC Les Etats-Unis doutent d'un accord avant fin 2006

Les négociations de l'OMC se sont un peu plus enfoncées dans l'impasse à Paris, un négociateur américain doutant même mercredi qu'un accord soit trouvé d'ici la fin de l'année.

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"Cela va être très difficile de conclure (un accord, ndlr) dans les six mois qui restent", a déclaré le représentant américain adjoint au Commerce Peter Allgeier à l'issue de la réunion ministérielle annuelle de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) à Paris. Le cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) doit théoriquement être bouclé d'ici la fin de l'année 2006 (soit un retard de deux ans sur le calendrier initial), mais les dossiers de l'agriculture et de l'accès aux marchés sont paralysés par les affrontements entre les Etats-Unis, l'Union européenne et les grands pays émergents, tels que le Brésil et l'Inde. Les 30 pays membres de l'OCDE se sont engagés à chercher rapidement des solutions pour l'OMC, répétant à l'envi qu'il devenait urgent de trouver un accord. Mais la réunion "mini-ministérielle" des négociateurs de l'OMC mardi soir n'a pas fait bouger, sans surprise, les positions.

Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, avait prévenu d'emblée que rien ne sortirait de cette rencontre. D'autant que deux des principaux protagonistes, le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim et le ministre du Commerce indien Kamal Nath étaient absents. Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a assuré que l'UE était prête à aller plus loin sur l'agriculture. "Si les circonstances le permettent - c'est-à-dire si, et seulement si, les principaux partenaires mettent également quelque chose de valable sur la table - l'UE sera prête à renforcer davantage son offre actuelle sur l'agriculture", a dit M. Mandelson. Les Etats-Unis ont balayé cette proposition jugée insuffisante. Le cycle de Doha ne progressera pas avec "des étapes progressives, tels que des assouplissements de propositions qui sont déjà loin du compte, ou bien en refusant la baisse des droits de douane", a déclaré mercredi la représentante désignée au commerce américaine, Susan Schwab. Chacun se renvoie la balle et personne ne veut endosser la responsabilité d'un échec de l'OMC.

Si les négociations multilatérales de l'OMC devaient "traîner en longueur", les pays membres se tourneront vers des partenariats bilatéraux, un processus dont "les pays en développement seront les perdants" car le rapport de forces ne sera pas en leur faveur, a mis en garde M. Mandelson. Une allusion claire aux Etats-Unis qui multiplient les négociations bilatérales, peu pressés de conclure un accord alors que se profile les élections au Congrès en novembre. L'ouverture virtuelle de M. Mandelson est également dénoncée par certains européens comme la France. "Il est évident que nous ne pensons pas que les Européens devraient faire de propositions à ce stade à moins qu'il n'y ait de l'autre côté une contrepartie claire, significative et mesurable", a déclaré la ministre française déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde.

M. Mandelson, présenté comme un farouche opposant de la politique agricole commune (PAC) défendue par la France, a déjà été accusé l'an dernier par Paris de sortir de son mandat en allant trop loin sur le dossier agricole. Un des pourfendeurs des subventions européennes à l'agriculture, le ministre australien du Commerce Mark Vaile s'est empressé de se réjouir de l'"initiative très positive" de M. Mandelson. "J'attends de voir plus de flexibilité de la part des Etats-Unis sur les subventions agricoles et de la part des grands pays émergents sur les tarifs douaniers dans l'industrie", a déclaré M. Vaile.

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