Sia Le Salon de l'agriculture attire de moins en moins de visiteurs
Le Salon international de l'agriculture (Sia) de Paris semble avoir perdu une partie de son attrait auprès du grand public venu nettement moins nombreux cette année, découragé à la fois par le mauvais temps, la crainte de la grippe aviaire et les travaux du tramway autour de la Porte de Versailles.
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"Pour le moment nous enregistrons une baisse sensible du nombre de visiteurs", a déclaré Christian Patria, le président du salon, qui s'est toutefois "refusé à lâcher le moindre chiffre avant la fermeture dimanche", lors d'un point presse vendredi. Des responsables professionnels agricoles ont indiqué à l'AFP que la baisse, enregistrée à jeudi soir, était d'environ 20% par rapport au même jour de l'an dernier. Quoi qu'il en soit, les organisateurs sont conscients qu'ils n'atteindront pas cette année l'objectif de 650.000 visiteurs, la moyenne des 5 dernières années, qu'ils s'étaient fixés.
Après avoir atteint un record de 700.021 visiteurs en 2004, la "plus grande ferme" de France n'avait attiré que 628.432 personnes en 2005, soit une baisse de 11%, en raison notamment des tempêtes de neige qui avaient empêché de nombreux cars de province d'accéder à la capitale pendant le salon. Parmi les raisons de la baisse en 2006 invoquées par M. Patria figurent "l'absence d'une région à l'honneur (50.000 à 60.000 visiteurs en moins), les dates hors vacances scolaires parisiennes, les travaux du tramway près de la Porte de Versailles, qui coûtent 10% de visiteurs à tous les salons grand public, et les craintes liées à la grippe aviaire" même si les volailles vivantes, toujours une grande attraction, avaient été exclues cette année.
Autre explication: la baisse constante du nombre d'agriculteurs. En 2003, derniers chiffres connus, la France ne comptait plus que 589.800 exploitations agricoles, contre 1,587 million en 1970. "Même si on n'est pas au bord de la faillite, je pense qu'il faut revoir la conception du salon, mais modérément, car paradoxalement les affaires pour les professionnels n'ont jamais été aussi florissantes", a indiqué M. Patria. Parmi les principaux points qui vont être examinés figure le prix d'entrée (12 euros au tarif plein), jugé souvent trop élévé par les visiteurs (trois quarts grand public, un quart du monde agricole) qui ne figurent pas en majorité parmi les couches les plus favorisées de la population. M. Patria a d'autre part lancé un vibrant appel au propiétaire du Parc des Expositions, le groupe Unibail, à la ville de Paris et à la Région Ile-de-France pour qu'ils aient "l'ambition de la valorisation de la région et pas la seule rentabilité".
Le président du Sia a souhaité qu'à l'instar d'autres grandes villes européennes, Paris se dote d'un nouveau parc des Expositions ou modernise celui de la Porte de Versailles. "Le Sia reste un super-outil de communication pour le monde agricole avec les politiques", souligne M. Patria. D'ailleurs une seule catégorie de visiteurs est en augmentation: les hommes et femmes politiques. A un peu plus d'un an de l'élection présidentielle, toutes les têtes d'affiche ont défilé: du président de la République Jacques Chirac au Premier ministre Dominique de Villepin en passant par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, le premier secrétaire du PS François Hollande, les socialistes Ségolène Royal et Laurent Fabius, le président du Front National Jean-Marie Le Pen et même l'humoriste Dieudonné qui a annoncé son intention de présenter en 2007.
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