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Pac et éleveurs laitiers Sophie Tirad, pôle herbivores, « Objectif coût nourrie logée à 100 € / 1.000 litres »

Ce sont les choix alimentaires qui conditionnent les adaptations explique Sophie Tirad du pôle herbivores: « Le plan d’alimentation choisi génère des besoins différents en bâtiments et en mécanisation ». Les études sur les stratégies d’investissement le montrent. Ainsi, en production laitière, la production fourragère génère le revenu.

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Produire sa référence laitière en toute cohérence et en valorisant ses atouts. C’est ce que préconise Sophie Tirad, ingénieur en recherche appliquée au pôle herbivores des chambres d’agriculture de Bretagne. Un objectif qui tourne autour de 5 pôles : Parcellaire, assolement, troupeau, bâtiment et mécanisation.


Sophie Tirard, il faut avant tout «valoriser les atouts du parcellaire». (© Web-agri)
Selon le bilan de campagne du contrôle laitier 2005, au niveau de la Bretagne et en moyenne les exploitations laitières disposent de 60 ares accessibles/VL (vaches laitières) dont 32 sont pâturés. Pour Sophie Tirard, il faut avant tout « valoriser les atouts du parcellaire ». Pour cela, la spécialiste incite notamment les éleveurs à améliorer l’accessibilité des parcelles. Un critère qui n’est pas forcément figé, souligne–t-elle « Il est possible d’améliorer l’accessibilité par des aménagements ou des échanges de parcelles ».
Pour valoriser le parcellaire, il faut aussi s’intéresser à son potentiel (rendement fourrage) et tirer partie de sa diversité (portance, précocité, pente,…)

Le plan d’alimentation choisi génère des besoins différents

C’est à partir du parcellaire qu’il faut choisir son plan d’alimentation, insiste Sophie Tirard. « Le plan d’alimentation choisi génère des besoins différents en bâtiments et en mécanisation », explique-t-elle. Démonstration faite par la comparaison de deux cas de figure (Résultats d’une étude sur les stratégies d’investissement). Pour une même exploitation (Exemple : 260.000l et 50 ha), 150 jours de pâturage seul (Jps) comparé à 70 Jps c’est 60% de la consommation annuelle pâturée contre 40% seulement avec 70 Jps. C’est donc 40 jours en moins en stabulation (équivalent temps plein) et 300kg de paille nécessaire en moins. Et ce n’est pas tout ! Pour ce troupeau de 50 VL cela représente 125m3  de déjections en moins à épandre (à quoi s’ajoute une économie aussi sur les eaux de dilution). Ce qui correspond à un volume de fosse nécessaire inférieur de 15%. 150 Jps / 70 Jps c’est encore 80 jours économisés de raclage et de paillage. De plus, passer de 70 Jps à 150 Jps ne nécessite que 15 ares d’herbe en plus par vache.

12 h d’astreinte en moins par semaine au printemps


 (Source Chambres d'agriculture de Bretagne)
La même étude met en évidence les écarts entre les systèmes pour les temps de travail. Ainsi, pour le travail des champs, on mesure jusqu’à 50 heures d’écart par an.

En temps de tracteur d’élevage, des écarts jusqu’à 30% sont observés (Soit 120 h entre un système tout maïs et un système 210 jours de pâturage seul). Des écarts principalement dus aux temps de raclage et paillage économisés. Au printemps, cela permet de diminuer de 12 h par semaine les travaux d’astreinte !
« Atteindre un objectif coût nourrie-logée de 100€/1.000l », est l’optimal. Cependant, «tous les menus ne permettent pas d’atteindre cet objectif » souligne Sophie Tirard. « Plus les vaches seront dehors, plus les besoins en bâtiment et mécanisation seront modulables », conclut-elle. « Alimentation, bâtiment, mécanisation : trois postes clés à maîtriser en restant cohérent ».

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