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Grippe aviaire Les 2 éleveurs de l'Ain touchés par le H5N1 : « deux jours de cauchemar »

VERSAILLEUX (Ain), 25 fév 2006 (AFP) - Après l'extermination de leurs volailles touchées par la grippe aviaire à Versailleux, Martine et Daniel Clair ont vécu « deux jours de cauchemar » au cours desquels ils n'ont pratiquement pas dormi.

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« On est très fatigué mais ça va à peu près. Un peu mieux que jeudi et vendredi. On n'a quasiment pas dormi », déclare Daniel Clair, 44 ans, dans un entretien téléphonique avec l'AFP. « Jeudi matin, on découvre les dindes mortes, on a tout de suite pensé à la grippe aviaire, raconte-t-il d'une voix lasse. On a appelé le vétérinaire », qui alors dénombré des centaines de carcasses de bêtes congestionnées sur les 11.000 dindes de l'élevage. Aussitôt après, un périmètre de sécurité est mis en place autour de l'exploitation.

« Après, tout s'est très vite mis en route: les gens de la préfecture, des gens en combinaison et avec des masques sont arrivés », se souvient M. Clair. En application du principe de précaution, l'intégralité de l'élevage est abattu. Les Clairs se voient prescrire du Tamiflu --un antiviral-- et ont l'interdiction de sortir de chez eux. « C'était dur, mais on va enfin pouvoir sortir, on doit nous donner un laisser-passer aujourd'hui (samedi), se réjouit Daniel Clair. Il était temps, on doit aller faire des courses. Il faudra qu'on mette des protège bottes pour aller à la voiture qui a été désinfectée hier soir. »

Le « cauchemar » passé, Daniel cherche désormais à comprendre comment son élevage confiné, fonctionnant en « circuit complètement fermé », a pu être touché par la grippe aviaire. Il se demande si les journalistes ne sont pas à l'origine de la contamination, soulignant qu'il les a toujours accueillis « avec courtoisie et disponibilité » sur ses terres depuis la découverte, auparavant, du premier cas de grippe aviaire à Joyeux, un village limitrophe de Versailleux. « C'est la presse qui a dû nous amener la grippe aviaire, lance-t-il. Il est passé des dizaines d'équipes de télévision et de radio chez moi pendant toute la semaine. Ils venaient chez moi après être allés dans les autres exploitations et avoir marché au bord des étangs sans mettre de protection. »

Malgré les difficultés du présent, Daniel Clair pense à l'avenir et n'exclut pas de continuer l'élevage de la dinde, qui représentait « 35 à 40 % » de sa production jusqu'à son extermination. Pour redémarrer, son exploitation devrait bénéficier d'un coup de pouce du ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau. « Le ministre nous a appelés personnellement vendredi », indique M. Clair. Il nous a dit qu'il était « de tout coeur avec nous » et qu'il allait tout faire pour nous aider, qu'on allait recevoir des aides et qu'en attendant, on pourrait « bénéficier de facilités pour avoir des crédits à taux zéro ». « On se sent soutenu, se félicite l'éleveur, d'autant que les organisations professionnelles nationales et régionales nous ont aussi appelé. »

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