Grippe aviaire Plus de vingt flambées hautement pathogène depuis 1959
Plus de vingt flambées de grippe aviaire à virus hautement pathogène ont été recensées dans le monde depuis 1959, année où des poulets avaient été infectés par un virus H5N1 en Ecosse, mais aucune ne s'était propagée aussi largement que l'épizootie actuelle, selon les experts.
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"C'est la première fois dans l'histoire qu'il y a un aussi grand nombre de pays infectés dans une même période, un si grand nombre d'animaux" et un virus qui sort de la région où il est apparu, expliquait récemment à l'AFP le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Bernard Vallat. L'épizootie de grippe aviaire, née en Asie avant de toucher l'Afrique et l'Europe, "peut diffuser désormais à l'échelon mondial", prévoit-il dans une interview publiée vendredi par Le Monde, estimant que l'épidémie animale (épizootie) se transforme progressivement en épidémie animale à l'échelle mondiale ou panzootie.
Outre le virus H5N1, d'autres souches virales hautement pathogènes du groupe A (H7N3, H5N2, H7N7...) ont été depuis 1959 à l'origine des foyers d'influenza aviaire détectés chez des poulets ou des dindes, dont la plupart ont été géographiquement limités, restant parfois confinés à un élevage unique, selon des données rappelées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des épizooties, c'est-à-dire des épidémies affectant simultanément un grand nombre de volatiles, ont eu lieu en Pennsylvanie (Etats-Unis) de 1983 à 1985 (virus H5N2), au Mexique en 1994-95 (virus H5N2), au Pakistan en 1994 (virus H7N3), ainsi qu'à Hong Kong en 1997, où le virus H5N1 a pour la première fois entraîné des décès humains (18 cas d'infections dont 6 mortels).
D'autres flambées de grippe aviaire hautement pathogène ont provoqué des pertes économiques importantes, comme celle qui a touché les Pays-Bas, puis la Belgique et l'Allemagne, de février à mai 2003 entraînant la destruction de 30 millions d'oiseaux et un coût direct de plus de 150 millions d'euros. Quelque 80 personnes avaient alors été infectées par le virus H7N7, souffrant pour la plupart de symptômes légers, mais le décès d'un vétérinaire a été enregistré. L'Italie a également été touchée par une importante flambée due à un virus H7N1 en 1999-2000 et le Canada en 2004 par un virus H7N3 qui a également entraîné deux cas de conjonctivite chez l'homme.
Plus de la moitié des vingt-cinq flambées de grippe aviaire à virus hautement pathogènes recensées dans des élevages entre 1959 et 2004 (sans compter l'épizootie actuelle), ont eu lieu à partir de 1994, souligne l'OMS qui reprend des travaux du laboratoire de Weybridge, Royaume-Uni. Sur les centaines de souches de virus grippaux aviaires, quatre seulement ont, selon l'OMS, provoqué des infections humaines : H7N3, H7N7, H9N2 et le H5N1. Ce dernier virus s'avère le plus préoccupant pour la santé humaine", ajoute l'OMS, les autres n'ayant généralement entraîné que des symptômes légers et une maladie bénigne.
Après avoir frappé l'homme une première fois en 1997 et être réapparu à Hong Kong en février 2003 (deux cas humains, dont un mortel), le virus H5N1, responsable de l'épizootie actuelle, a de nouveau franchi la barrière des espèces, avec les premiers cas humains constatés début 2004 au Vietnam. Depuis lors, il a entraîné plus de 90 décès chez l'homme qu'il infecte difficilement, et la mort de dizaines de millions de volatiles ayant succombé à cet agent infectieux ou aux mesures d'abattage destinées à enrayer sa propagation.
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