Grippe aviaire Chute des ventes de volailles, aides attendues
Le gouvernement devrait annoncer mercredi de nouvelles mesures nationales d'aides aux producteurs de volailles victimes d'une baisse de la consommation qui s'accélère à cause de la grippe aviaire.
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Les ventes de volailles ont chuté de 25% à 30% la semaine dernière dans la grande distribution en France par rapport à la même semaine de 2005, a annoncé mardi à l'AFP la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). La baisse était de 15% la semaine précédente. "Le décrochage s'est manifesté au milieu de la semaine et amplifié ce week-end", a déclaré Jérôme Bédier, président de la FCD, qui regroupe une grande partie des enseignes de la distribution française.
C'est samedi qu'a été confirmée par le ministère de l'Agriculture la présence du virus H5N1 chez un canard sauvage trouvé mort le lundi précédent dans l'Ain. Alors que Bruxelles a refusé lundi de verser des aides communautaires, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau doit rencontrer mercredi à 17H00 les représentants des producteurs et des industriels. A l'issue de cette réunion, des mesures complémentaires à l'aide de 6 millions d'euros annoncée le 16 janvier devraient être révélées. Un chiffrage précis ne pourra peut-être pas être fourni, indiquait-on mardi au ministère.
M. Bussereau avait affirmé dimanche que le Premier ministre, Dominique de Villepin, était "prêt à prendre des mesures supplémentaires de solidarité" financières en faveur de la filière. Le président de la Confédération française de l'aviculture, Eugène Schaeffer, qui a chiffré la perte de chiffre d'affaires des producteurs français "à des dizaines de millions d'euros", a jugé "scandaleuse" l'attitude de Bruxelles. "C'est catastrophique. Il faut que le gouvernement français dégage un certain nombre de moyens supplémentaires", a-t-il déclaré à l'AFP.
L'ambiance était plutôt morose mardi matin au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne), le plus important d'Europe, au premier jour d'ouverture après la confirmation de l'arrivée de la grippe aviaire en France. "Nous avons toujours les mêmes clients, mais moins de volailles achetées", a déclaré le président de la Fédération nationale du commerce de gros de produits avicoles, Marc Hervouet. Alors que les autorités sanitaires s'attendaient toujours mardi à découvrir de nouveaux cas d'oiseaux sauvages infectés par le virus H5N1, aucun cas positif n'avait été détecté lundi au laboratoire national de Ploufragan (Côtes-d'Armor).
Onze prélèvements envoyés par les six laboratoires régionaux se sont révélés négatifs, a indiqué la direction générale de l'alimentation. La laboratoire de Ploufragan a reçu lundi 17 nouveaux prélèvements, ce qui porte à environ 25 le nombre de cas suspects actuellement examinés. Les experts vétérinaires de l'Union européenne étaient par ailleurs réunis à Bruxelles pour examiner les projets français et néerlandais de vaccination contre la grippe aviaire, qui laissent sceptiques un certain nombre d'Etats membres.
M. Bussereau a affirmé qu'il comptait obtenir le feu vert de l'UE à la vaccination d'oies et de canards d'élevage programmée dans les "zones humides" de trois départements (Landes, Loire-Atlantique, Vendée). Un déplacement au Nigeria du ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, prévu en fin de semaine, a été reporté. Enfin, les fédérations de l'agroalimentaire CGT et CFDT ont exprimé leur inquiétude quant à "la santé" et "à l'emploi" des quelque "50.000 salariés de la filière avicole" confrontée à la menace de la grippe aviaire.
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