Login

Vaccination des volailles Une arme de dernier recours

La vaccination des volailles est une arme de dernier recours dans les pays où sévit l'épizootie aviaire provoquée par le H5N1, mais elle reste controversée pour des pays, comme la France ou les Pays-Bas, où les élevages sont indemnes de la maladie.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La vaccination des animaux est un des moyens de tarir à la source, animale, l'extraordinaire expansion de ce virus asiatique dont on redoute qu'il ne finisse par déclencher une pandémie de grippe humaine en s'adaptant à l'homme. La vaccination concerne les pays dont les lignes de défense ont été enfoncées, commente à l'AFP Bernard Vallat, à la tête de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). L'OIE y préconise d'abord une vaccination en anneau autour du foyer, mais "quand le virus est présent dans la quasi totalité du territoire, la vaccination généralisée est l'arme du dernier recours", dit-il.

C'est le cas d'élevages asiatiques où circulent des milliards de milliards de virus. "En Chine, apparemment ça marche, il y a beaucoup moins de foyers" relève-t-il. Au Vietnam aussi. L'opération est extrêmement lourde, mais permet à ces pays de s'organiser pour revenir ensuite à des moyens plus classiques: abattage d'abord et éventuellement vaccination stratégique autour de quelques foyers. En revanche, l'utilisation du vaccin vétérinaire dans les pays aux élevages indemnes de l'infection suscite le scepticisme.

Selon l'exécutif européen, vacciner présente notamment le risque de masquer l'apparition du virus au sein d'un élevage. "Nous continuons à recommander de surveiller les oiseaux sauvages. La vaccination des élevages est un outil de dernier recours à n'utiliser que lorsque le virus a fait son apparition dans les élevages", insiste M. Vallat. "Pour les oiseaux d'élevage destinés à la consommation humaine, nous continuons à préconiser la détection précoce" pour repérer le virus, "avec un délai à respecter de 48h, car au-delà, la gestion de la maladie animale devient problématique", explique le patron de l'OIE.

L'OIE édicte des normes pour les vaccins. La responsabilité des pays est de les faire respecter, ce qu'ils ne font pas tous. Les quatre principaux fabricants de vaccins pour animaux sont Intervet (Pays-Bas), Fort Dodge (Etats-Unis), Merial (franco-américain) et Harsin, le principal fabricant en Chine. Le vaccin doit être efficace et l'on doit pouvoir distinguer les oiseaux vaccinés de ceux qui sont infectés. "C'est le cas avec les vaccins de deux fabricants (Intervet et Fort Dodge), et bientôt peut-être trois, retenus par la France", assure Philippe Vannier, directeur de la santé animale à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). "Cette distinction est possible grâce à la neuraminidase, un composant des virus grippaux", explique-t-il. Ces vaccins, à base de virus tués (dits "inactivés"), nécessitent deux injections. Ils comportent un composant huileux se résorbant après un délai, variable selon les vaccins, d'après l'OIE.

Pour éviter que la vaccination masque la présence éventuelle du virus, "un protocole de surveillance est prévu avec recherche virale pour être sûr que le virus ne circule pas", indique le vétérinaire de l'Afssa. "Ces contrôles virologiques porteront sur les palmipèdes vaccinés et des espèces témoins (dindes...) non vaccinées sensibles au virus" du même périmètre géographique, précise-t-il.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement