Login

Eric Subileau, éleveur avicole (Landes) Confinement des volailles : difficile à envisager pour un éleveur de 15.000 poulets

Eric Subileau, éleveur de 15.000 poulets en plein air à Pissos dans les Landes, refuse d'envisager le confinement de ses volailles « à moins d'en abattre 50 %, et encore ».

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Le confinement, même si je voulais, je ne pourrais pas: je n'ai pas l'espace », a expliqué M. Subileau mercredi après-midi sous une pluie battante à quelques journalistes, au milieu de ses poulets élevés en totale liberté sur 15 hectares situés en pleine forêt landaise. « Nous sommes des techniciens, pas des bricoleurs, nos bêtes bénéficient d'un suivi sanitaire permanent », affirme-t-il. « Et nous ne sommes pas en Asie du Sud-Est ou en Turquie, ici, nous ne couchons pas dans nos poulaillers, les poulets ne vivent pas dans la maison », poursuit-il dans la cuisine, impeccablement briquée, de sa maison située à plusieurs centaines de mètres de son élevage.

Pour ce professionnel qui exerce son activité depuis 27 ans, l'extension des mesures de confinement des volailles à tout le territoire français décidée mercredi par le gouvernement « ne change rien » car « les Landes faisaient déjà partie des départements concernés ». La France a décidé mercredi d'étendre à tout le territoire les mesures de confinement des volailles qui concernaient jusqu'ici 58 départements. « Si ce n'est pas possible techniquement, ce qui peut arriver pour des raisons d'installation, des mesures d'effet équivalent (grillages, filets, ndlr) devront être prises et bien sûr, nous allons autour de tout cela renforcer les contrôles vétérinaires », a indiqué le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau.

« De toute façon, je bénéficie d'une dérogation préfectorale, qui autorise l'élevage en plein air, moyennant quelques précautions, telles que la mise sous abri des récipients contenant eau et nourriture, afin de ne pas attirer les migrateurs », a précisé l'éleveur landais. Sans compter que « tout est désinfecté régulièrement, nos bottes lavées, etc », ajoute-t-il. D'autre part, « il faut bien savoir que le confinement, ça ne veut rien dire. Si les consommateurs pensent que toutes les volailles sont enfermées, ils se trompent. Tous les élevages professionnels continuent de travailler en plein air. Mais si ce type d'annonce peut rassurer les gens... », poursuit, dubitatif, Eric Subileau.

Pour sa part, il affirme avec assurance que son chiffre d'affaires est stable, voire en progression : « Je travaille en vente directe, et mes clients me font confiance. Pas de baisse non plus sur mes ventes dans les supermarchés locaux ». Seuls les poulets qu'il fournit à des revendeurs pour des marchés se vendent un peu moins bien. Véhément, s'il loue la clairvoyance de ses clients fidèles, il s'en prend en revanche volontiers aux gouvernants et aux médias, accusés de faire « du catastrophisme » et de sombrer dans « la psychose ». Il est d'ailleurs un des rares éleveurs locaux à accepter de s'exprimer sur le sujet de la grippe aviaire. Tout ce qu'il craint, c'est l'annonce d'une mesure de claustration totale des volailles : « Là, ça serait la mort de mon exploitation », prédit-il.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement