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Points de vue La presse française partagée sur les accords de Bruxelles et de Hong Kong

"Compromis, "verre à moitié vide ou à moitié plein" : la presse française est partagée, voire dubitative, lundi 19 décembre quant aux résultats de l'accord de Bruxelles sur le budget de l'UE ou de celui conclu lors de la conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong sur les aides agricoles.

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"Après les faiseurs de pluie et les faiseurs de roi, est venu le temps des faiseurs de consensus. Deux personnalités aussi différentes que Pascal Lamy et Angela Merkel en ont confirmé, chacun à sa façon, l'importance cruciale ce week-end", affirme Les Echos pour qui l'accord de Hong Kong "sauve les négociations commerciales". Pour sa part La Tribune, qui a constaté des "accords à l'arraché" dans les deux cas, estime que "les égoïsmes nationaux ont une nouvelle fois triomphé." Pragmatique, le quotidien économique écrit qu'"à Bruxelles comme à Hong Kong, une fois encore, la solidarité aura été si souvent invoquée et si souvent oubliée que les pays et les individus à qui on la promet ont aujourd'hui bien des raisons de ne plus y croire." Même son de cloche dans Libération, qui indique que "dans les négociations commerciales du type OMC, personne ne pense aux autres mais seulement à soi". "L'ultralibéralisme a dû mettre de l'eau dans son whisky, mais Hong Kong s'inscrit bien dans un cadre de réference libéral", poursuit le journal.

"Voilà donc le verre à moitié plein. Reste alors le verre à moitié vide", note La Croix. "Le raisonnement vaut pour l'Europe comme pour l'OMC. La politique des petits pas a quelques vertus. Mètre par mètre, elle permet d'avancer. Mais elle atteint très vite ses limites", reconnaît le quotidien catholique. Le Figaro affiche un optimisme prudent dans la mesure où selon lui "ceux qui prédisaient le pire, un échec retentissant sur le budget des Vingt-Cinq à Bruxelles et une impasse dans les négociations à l'OMC, en sont pour leurs frais." Cependant, le journal souligne qu'il "reste à savoir si la principale leçon à tirer de l'accord signé hier à Hong Kong n'est pas plutôt d'avoir officialisé, auprès de ceux qui voudraient encore en douter, le compte à rebours de l'inévitable révolution à opérer." Pour L'Humanité "la baguette magique brandie par Pascal Lamy à l'ouverture de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce à Hong Kong aura permis ce petit miracle de faire passer de nouvelles concessions au libéralisme le plus effréné pour un apport solidaire à des relations Nord-Sud plus équilibrées."

Certains quotidiens régionaux plus proches du monde paysan tentent d'analyser de façon plus concrète les conséquences sur l'avenir des accords de Bruxelles et de Hong Kong. Ainsi, pour L'Alsace "il n'y a pas de temps à perdre pour préparer le choc qui attend notre monde agricole lorsque celui-ci devra, sans l'aide des contribuables, affronter des concurrents à coûts réduits". "Sinon, ce secteur risque de revivre la surprise et le désarroi du textile devant l'irruption de la Chine", note le journal. "Même si dans l'immédiat, le monde agricole ne sentira pas les effets de l'accord de Hong Kong, il risque d'en être autrement à l'avenir. Car, quoi que l'on en dise, cette réunion de l'OMC a marqué le début du lâchage de l'agriculture", relève de son côté Libération-Champagne. Enfin, pour Sud-Ouest, "avant qu'une page soit tournée, il conviendrait néanmoins de ne pas abandonner en rase campagne ceux et celles qui seront les perdants de cette conversion historique". "Les accords successifs de Bruxelles et de Hong Kong ont fixé des échéances suffisamment lointaines pour que personne ne soit pris au dépourvu", selon lui.

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