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OMC José Bové fait une entrée en force à Hong Kong

L'altermondialiste français José Bové a été retenu lundi soir durant quelques heures à l'aéroport de Hong Kong, provoquant une certaine effervescence à la veille de la réunion de l'OMC, menacée d'échec face au conflit persistant sur les subventions agricoles.

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Les autorités françaises sur place et l'Organisation mondiale du commerce, dirigée par le Français Pascal Lamy ont dû intervenir pour obtenir que l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne puisse quitter le centre de rétention de l'aéroport de la ville où il a été conduit à sa descente d'avion en provenance de Séoul. "Je remercie toutes les personnes qui ont fait un bon travail. Je remercie la ministre (française déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde), le consul général (de France à Hong Kong) ainsi que les autorités de Hong Kong", a déclaré à l'AFP José Bové, peu après son départ du centre de rétention vers 10H00 GMT.

Il avait lui-même annoncé son refoulement en direct à la radio France Inter, au moment même où Pascal Lamy était interviewé. "On m'empêche de manière très formelle de participer au sommet" de l'OMC, s'est insurgé le militant, connu pour ses campagnes très médiatiques contre les OGM qui lui ont valu une condamnation à de la prison ferme. Alors que la police de Hong Kong est sur les dents dans la crainte de manifestations violentes à l'occasion de la conférence de l'OMC, José Bové a promis de lutter "toujours pacifiquement". "Mais on ne doit pas pour autant mettre nos idées dans nos poches", a-t-il ajouté.

L'incident est survenu à la veille de l'ouverture de la conférence ministérielle des 149 pays de l'OMC, de plus en plus menacée d'échec tant les positions restaient largement figées lundi sur l'agriculture. Dès son arrivée sur le sol hongkongais, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a répété qu'il n'allait pas proposer "une nouvelle offre sur l'agriculture". "Il revient donc aux autres de faire des offres améliorées dans des domaines clefs des négociations", a-t-il répété.

 L'UE a offert de réduire de 35% à 60% ses droits de douane sur les importations de produits agricoles, une proposition jugée insuffisante par Washington et plusieurs pays émergents. Ces derniers accusent Bruxelles d'être responsable de l'actuel blocage des négociations de l'OMC qui tentent de lever les obstacles au commerce mondial depuis 2001 et la Conférence de Doha, la capitale du Qatar. La France, par la voix de sa ministre Christine lagarde, a répété lundi qu'elle était déjà "au bout des limites" sur la baisse des aides agricoles et qu'elle refuserait toute offre dépassant la réforme de la politique agricole commune concédée en 2003.

Une réunion des six principaux acteurs de l'OMC (Etats-Unis, UE, Australie, Japon, Inde et Brésil) se tenait dans la soirée à Hong Kong, sans avancée notable attendue. Américains et Brésiliens entendent maintenir la pression à Hong Kong sur les Européens. "L'agriculture est le défi numéro un (...) Les Etats-Unis ont présenté une offre agricole audacieuse en octobre à laquelle d'autres, dont l'Union européenne, doivent encore répondre", a lâché Rob Portman, le représentant américain au Commerce. Il a reçu le soutien du chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim. "A moins que l'Union européenne n'améliore son offre sur les biens agricoles, je ne crois pas qu'il y aura de cycle de Doha" couronné de succès, a-t-il déclaré.

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